Une vague de violences a gagné Haïti depuis vendredi 6 juillet après-midi, en raison de la décision du gouvernement d’augmenter les prix des produits pétroliers, une hausse oscillant entre 38 et 51%. Après 24 heures durant lesquelles le pays et particulièrement la capitale ont été paralysés, le gouvernement a finalement fait marche arrière. Retour sur ce coup politique de la rue.
L’annonce de l’importante hausse des prix du carburant a entrainé vendredi après-midi une vague de violences à travers la capitale. Tous les axes majeurs et même les routes secondaires ont été rapidement condamnés par des barricades en tout genre et des piles de pneus enflammés. Dans la soirée, au moins une personne a été tuée, lynchée par les manifestants, mais le bilan est pour l’heure impossible à définir.
Face à ces violences, tôt samedi matin, le Premier ministre Jack Guy Lafontant a fait une déclaration sur la chaîne de télévision d’Etat pour appeler la population à la patience expliquant que la mesure était inéluctable.
Un tel discours n’a évidemment pas apaisé la colère populaire et la journée de samedi a été le théâtre d’intenses violences. Des commerces ont été pillés, des voitures brûlées. Dans le quartier aisé, très peu de vitrines sont encore intactes.
Finalement, quelques heures après son passage à la télévision, le chef du gouvernement a annoncé sur Twitter que la mesure d’augmentation des tarifs était suspendue jusqu’à nouvel ordre.
Ce recul du gouvernement va sans doute coûter son poste au Premier ministre, mais à quel prix ? Entre les destructions matérielles et la colère de la population qui continue d’alimenter les barricades, cet épisode est un coup dur pour la stabilité du pays.
RFI