Le procès des principaux leaders du Front national pour la défense de Constitution et meneurs des manifestations contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé en Guinée s’est ouvert dans une atmosphère tendue mercredi au tribunal de première instance de Dixinn.
Ces leaders, Abdourahmane Sano, Ibrahima Diallo, Sékou Koundouno, Abdoulaye Oumou Sow, Baïlo Diallo (destin En Main) et Bill de Sam sont accusés d’avoir tenu des propos de nature à troubler l’ordre public en appelant à manifester.
Ils avaient été interpellés samedi au domicile du coordinateur du FNDC, l’ancien ministre Abdourahmane Sanoh.
Devant les journalistes, ils ont réitéré leur engagement à s’opposer à un 3e mandat. « Amoulanfé ! Laatataako ! Ça ne passera pas ! » Ont-ils lancé en demandant à la population de poursuivre les manifestations.
Leur avocat, Salifou Béavogui, escompte un jugement plus tard dans la journée et s’attend à ce que ses clients soient « punis », a-t-il dit à l’AFP lors d’une interruption d’audience.
Interrogé en premier, M. Sanoh « ne reconnaît pas les faits » qui lui sont reprochés et il « s’engage à poursuivre le combat contre un changement de la Constitution », a ajouté l’avocat.
Ils encourent selon lui des peines allant de 3 à 5 ans de prison. « Nous allons plaider non-coupable », a-t-il souligné.
Des heurts ont agité Conakry et plusieurs villes depuis lundi, faisant dix morts parmi les manifestants, tués par les forces de l’ordre, selon des proches et des médecins.
Le gouvernement assure que les forces de sécurité ne font pas usage d’armes à feu et ont confirmé seulement la mort d’un habitant de Conakry et d’un gendarme.
Ces tensions alarment l’ONU, inquiète d’une escalade dans un pays pauvre malgré ses importantes ressources minières, à la stabilité incertaine, coutumier des protestations et des répressions extrêmement violentes.
Avec AFP