Le gouvernement guinéen a demandé à Rio Tinto de respecter son engagement à développer le projet de fer Simandou après que le PDG de la compagnie ait évoqué un possible abandon du plus grand gisement de fer inexploité au monde. Le ministère des mines a déclaré dans un communiqué que l’Etat guinéen compte sur Rio Tinto et d’autres investisseurs, dont Aluminium Corporation of China et International Finance, pour le respect par ces derniers de leurs engagements de financement du projet.
Avançant comme raison la forte chute des prix de minerai de fer (70% depuis 2011), Jean-Sébastien Jacques, le PDG de Rio Tinto, a déclaré un peu plus tôt dans la semaine au journal The Times : «de notre point de vue, ce n’est pas le bon moment pour développer ce projet. Les autres parties peuvent avoir des opinions contraires». Un porte-parole de la deuxième plus grande compagnie minière au monde a néanmoins refusé de commenter les propos de M. Jacques.
La position de la Guinée reste donc claire, il n’est pas question d’abandonner le projet, qui pourrait doubler la taille de son économie et créer plus de 45 000 emplois.
Par ailleurs, et à titre comparatif, Sundance Resources, compagnie opérant sur un autre grand projet de minerai de fer en Afrique, en l’occurence le projet Mbalam-Nabeda à la frontière du Cameroun et du Congo, a réitéré son engagement à développer le projet malgré la chute des prix du minerai de fer. «Il n’est pas question d’abandonner un projet aussi important, en particulier avec le soutien constant des plus hautes autorités du Cameroun et du Congo», a déclaré le PDG Giulio Casello.
Simandou Sud est un projet d’extraction de minerai de fer auquel est intégré un projet d’infrastructures de transport. Détenu à 47% par Rio Tinto, ce gisement de fer à haute teneur (65,5% Fe), dispose d’une capacité de production annuelle s’élevant à 100 millions de tonnes, en pleine production, pendant plus de 40 ans.
Agence ecofin