Le président guinéen, Alpha Condé, investi le 21 décembre pour un deuxième mandat de cinq ans, a nommé samedi un nouveau Premier ministre, Mamady Youla, 54 ans, issu du secteur privé, selon un décret présidentiel.
Mamaly Youla, économiste et cadre du secteur privé et de la haute administration, remplace Mohamed Saïd Fofana, en poste depuis 2010, qui a remis mercredi au président Condé la démission de son gouvernement, d’après ce décret lu à la télévision publique.
M. Youla doit dans les prochains jours former un gouvernement d’action tourné vers la création d’emplois, la jeunesse et la reprise économique, a indiqué samedi le gouvernement guinéen dans un communiqué distinct.
La nomination d’un chef de gouvernement issu du secteur privé, inédite en Guinée, est un signal fort envoyé en direction des opérateurs économiques nationaux et internationaux, selon ce communiqué.
Outre ses activités dans le privé, le nouveau Premier ministre a également travaillé dans la haute administration guinéenne, il a notamment été pendant de nombreuses années à la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG).
Sa nomination a été favorablement accueillie par l’ex-Premier ministre et principal opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, qui a affirmé samedi à l’AFP avoir travaillé avec lui à la BCRG.
C’est un garçon brillant qui a des compétences dans le domaine économique en particulier. J’espère qu’il fera preuve de la même rigueur que je lui connaissais lorsque nous étions à la Banque centrale, de la même droiture et de la même probité.
S’il a les mains libres, il pourrait être un bon Premier ministre, a ajouté M. Diallo, joint par l’AFP à Dakar à partir de Conakry.
Arrivé en deuxième position au scrutin présidentiel du 11 octobre, M. Diallo avait qualifié l’élection de mascarade mais n’avait toutefois pas contesté les résultats en justice.
M. Condé, 77 ans, a été proclamé vainqueur au premier tour de cette élection avec 57,84% des voix, devant sept autres candidats.
Ancien opposant historique qui a passé de longues années en exil, Alpha Condé est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest, qui avait connu jusqu’alors des pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux.