Alors que la Guinée s’apprête à célébrer les 60 ans de son indépendance, la commission santé de l’Assemblée nationale dresse une situation alarmante des hôpitaux du pays. Vétusté des infrastructures, manque des matériels, de l’eau et d’électricité…, le constat est inquiétant souligne les députés membres de cette commission, qui ont enquêté pendant plusieurs semaines dans les différents centres hospitaliers à Conakry et à l’intérieur.
« Les infrastructures hospitalières datent de la période coloniale en commençant par l’hôpital Ignace Deen, appelé à l’époque hôpital Balai, construit en 1901 », a déclaré le président de la commission santé du parlement, Ben Youssouf Keita, lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 14 septembre, à Coleyah.
Selon ce député, depuis la construction de cet hôpital, le plus grand du pays après celui de Donka, c’est-à-dire 117 ans de nos jours, il n’a été rénové qu’une seule fois, en1974.
« Aujourd’hui, il est totalement vétuste. 70% du matériel utilisé dans nos hôpitaux sont vétustes. Donc, la vétusté du matériel accompagne la vétusté des infrastructures. N’oubliez pas qu’en dehors de la période coloniale, c’est seulement en 1963, lors du plan triennal du feu Ahmed Sékou Touré, les préfectures ont été dotées d’infrastructures hospitalières, mais aujourd’hui il n’y a ni eau, ni électricité pratiquement et dans certains endroits vous trouvez même le matériel qui date de la 2éme guerre mondiale », s’alarme-t-il.
« Nous avons des bons cadres, des bons médecins et même des spécialistes venus de l’étranger souvent même qui travaillent bénévolement. Mais, malheureusement, ils n’ont pas de matériel de travail », a-t-il regretté.
Depuis 2017, sous l’implication du parlement, le gouvernement a augmenté le budget alloué à la santé de 2,3% à 8,2%.
Mais, malgré cette augmentation, 95% de ce montant sert à payer le personnel médical, déplore Ben Youssouf Keita, ajoutant que tant que les 15% ne seront pas obtenus pour le budget du Ministère de la Santé, on ne pourra pas parler de santé fiable en Guinée.
Par Alpha Abdoulaye Diallo