Riz, sucre, huile, mayonnaise…, mais pourquoi les prix flambent-t-ils en Guinée ?

Depuis quelques jours, on assiste à une hausse vertigineuse des prix des denrées des premières nécessités en Guinée. En plus du riz dont le prix semble se stagner désormais aux alentours de 350.000 GNF contre environ 330.000 il y a quelques semaines dans les principaux marchés de la capitale Conakry, plusieurs autres produits des premiers nécessités ont aussi flambés.

Il s’agit notamment du sucre, de l’huile d’arachide, de la mayonnaise de la marque CIAO etc.

En effet, actuellement le prix du sucre se négocie entre 365.000 à 370.000 GNF contre 350.000 il y a moins de trois semaines. De même pour l’huile d’arachide. Le bidon de 20l qui s’achetait à 260.000 GNF la semaine passée se négocie aux alentours de 280.000 GNF a ce jour jeudi 17 octobre. Celui de 10L a atteint les 145.000GNF, contre 130.000GNF récemment. Quant au 5L qui se payait à 70.000GNF, son prix caracole désormais à 75.000GNF.

Pour la moyonnaise CIAO, le carton de CIAO 32 qui s’achetait en gros au marché Madina à 215.000 est monté subitement à 225.000. Celui d’1Kg suit le même rythme d’augmentation.

Mais pourquoi ces prix flambent-ils ?

Si au niveau des commerçant, on impute cette responsabilité à une rupture accrue des produits, au niveau du ministère du commerce, l’on tente plutôt de minimiser cette situation en estimant que se sont dans les points hors marché que les prix ont grimpé.

“Nous avons aussi été alertés par quelques citoyens sur une supposée tentative ou de spéculations par endroits. Aussitôt, on a mis en marche comme d’habitude, une partie des inspecteurs des prix de la concurrence. Ils ont fait un peu le tour des marchés. Nous avons pris 13 marchés où nous nous sommes rendus. Ils ont constaté qu’effectivement dans les marchés, les prix sont respectés. Par contre, les points hors marché, les boutiques qui sont dans les quartiers (la corniche hôpital sino-guinéen, au niveau de Kofi Annan…), il a été constaté des variations de 5 mille, 10 mille, par endroits”, soutient Émile Yombouno, Directeur National du Commerce Intérieur et de la Concurrence, interrogé par nos confrères d’africaguinee.

Il dément l’hypothèse de rupture, assurant que deux bateaux alimentaires sont à quai. « Nous suivons de près l’évolution », dit-il « Mais avec les conditions climatiques, il y a assez de pluies. Cela aussi a un impact sur la chaîne de distribution à partir du port pour les entrepôts », avoue-t-il.

Toujours est-il que cette flambée des prix inquiète la population qui continue de tirer le diable par la queue.

Une conséquence de la guerre entre Israël et le Hezbollah ?

Peut-on lier cette hausse des prix alimentaires en Guinée à la guerre entre Israël et le Hezbollah ? S’il est difficile à ce stade d’établir un lien, une évidence se dégage. La flambée a bien commencé après les premières attaques de l’armée israélienne contre le Hezbollah libanais en mi-septembre.

Depuis lors, le Hezbollah a subi une série de revers retentissants au Liban. Le 17 septembre, des explosions simultanées de bipeurs et de talkies-walkies de membres de l’organisation islamiste libanaise ont causé la mort d’au moins douze de ses partisans. Dix jours plus tard, l’armée israélienne a revendiqué l’assassinat du leader historique du mouvement, Hassan Nasrallah. La puissante milice chiite libanaise est la cible prioritaire de l’Etat hébreu, depuis fin septembre, et l’élargissement au Liban de la guerre engagée par Israël contre le Hamas, dans la bande de Gaza, après les attentats du 7-Octobre.

En réaction, le Hezbollah intensifie ses attaques, notamment contre Haïfa, la deuxième plus grande ville d’Israël, et contre l’agglomération de Tel-Aviv.

Il faut dire que la principale société d’importation des denrées alimentaires en Guinée, Taher Fabrique de Guinée (TAFAGUI), qui détient la marque CIAO appartient à l’homme d’affaire guinéo libanais Ibrahim Taher. Lui est un autre libanais Ali Saadi avait été désignés par Washington en 2022 comme étant complices du mouvement politico-militaire libanais Hezbollah dans le cadre de la lutte contre le « soutien matériel au financement du terrorisme ». Deux accusations que les deux ont toutefois nié catégoriquement.

« En Guinée, c’est TAFAGUI qui dicte les prix et les autres suivent », nous lâche souriant un bien connaisseur du milieu des affaires guinéen.

Et si nous payions cette guerre?

Par Alpha Abdoulaye Diallo

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