Propulsé mercredi comme président par intérim de la FFF après la mise en retrait de Noël Le Graët, Philippe Diallo (59 ans), fils d’un champion de boxe sénégalais, est l’un des personnages centraux du football français. Retour sur son parcours.
Une jeunesse passée entre le FC Nantes et Sciences Po
Il n’a certes pas tiré son épingle du jeu à l’échelon professionnel, mais Philippe Diallo est un produit de la formation nantaise. Né à Saint-Nazaire d’un père champion de boxe, il a reçu les enseignements de Raynald Denoueix et de Jean-Claude Suaudeau, deux figures majeures du club. Passé par Sciences Po, il a toujours gardé un lien avec le football durant son cursus en droit public et droit des affaires, une tendance qui détonnait par rapport à ses homologues qui se sont tous lancés dans la politique.
Un homme d’influence du football français
En 1992, Max Bouyer, alors président du FC Nantes, fondait avec Gervais Martel (président du RC Lens) et Jean-Michel Aulas (président de l’OL) l’Union des clubs professionnels de football (UCPF). Au sein de ce syndicat patronal, il s’est intégré comme une figure de proue, devenant d’abord secrétaire général puis directeur général de l’organisme. Parmi les réformes proposées, l’UCPF proposait notamment de supprimer les droits TV des clubs français intégrés à la nouvelle réforme de la Ligue des champions à partir de 2024. En 2021, le syndicat fusionnait avec « Première Ligue », autre structure créée en 2015 qui avait remplacé l’UCPF dans la représentation des clubs.
Signe de son profil technocrate, il possède aussi une expérience internationale en tant que juge unique à la chambre de résolutions des litiges de la FIFA. Depuis 2013, il est également à la tête du Conseil social du mouvement sportif (Cosmos), autre organisation patronale regroupant plusieurs structures (ligues, clubs).
Une ascension notable au sein de la FFF
Trésorier général au sein du comité exécutif (Comex) de la Fédération dès mars 2021, il a progressé dans l’organigramme en devenant vice-président délégué en décembre 2021, en remplacement de Brigitte Henriques, élue à la tête du Comité national olympique sportif (CNOSF). S’il est reconnu pour ses qualités professionnelles, il ne fait pas l’unanimité non plus. Certains au sein du comex le soupçonnaient de s’être rapproché de Florence Hardouin pour former un tandem visant à prendre le pouvoir. Finalement, c’est seul qui, à 59 ans, assurera l’intérim à la tête de la 3F jusqu’à la publication des résultats de l’audit diligenté par le ministère des Sports, mi-février.
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