Le journaliste français Olivier Dubois et l’humanitaire américain Jeffery Woodke ont quitté le Mali, où ils étaient détenus par des groupes djihadistes, et sont arrivés au Niger. Deux employés du CICR ont également été libérés.
Cela faisait près de deux ans que le journaliste français Olivier Dubois avait été enlevé par des djihadistes au Mali. Il est arrivé lundi à l’aéroport de Niamey au Niger. «Je me sens fatigué mais je vais bien», a-t-il déclaré à sa descente de l’avion, souriant et visiblement ému.
Olivier Dubois, 48 ans, dont on ne sait pas s’il est resté au Mali pendant toute la durée de sa détention, avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaida. Il collaborait notamment avec Libération et Le Point. Il vivait et travaillait au Mali depuis 2015.
«C’est énorme pour moi d’être là, d’être libre, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France et à tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui», a-t-il ajouté devant plusieurs journalistes. Il a aussi remercié Radio France Internationale, qui diffusait chaque mois des messages de soutien de ses proches.
L’Américain Jeffery Woodke est également arrivé lundi à l’aéroport de Niamey au Niger. S’appuyant sur une canne, les cheveux blancs, il est apparu aux côtés d’Olivier Dubois. La Maison-Blanche s’est dite «soulagée» de cette libération dans un communiqué.
Humanitaire chrétien qui venait en aide aux populations nomades avec une ONG à Abalak au Niger, Jeffery Woodke avait été enlevé le 14 octobre 2016 par des groupes djihadistes et conduit au Mali selon des sources sécuritaires nigériennes.
Deux employés du CICR «sains et saufs»
En parallèle, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi que deux de ses employés enlevés il y a deux semaines dans le nord du Mali avaient également été libérés «sains et saufs et sans conditions».
Le CICR n’a pas divulgué les noms ni les nationalités des deux employés pour «protéger leur vie privée». Il ne fournira aucun détail sur l’enlèvement, la captivité ou la libération, suivant là une règle observée dans ces circonstances.
Le Mali, comme ses voisins le Niger et le Burkina Faso, traverse une grave crise sécuritaire avec des attaques djihadistes récurrentes. Les enlèvements y sont l’un des graves dangers encourus par les journalistes et les humanitaires, locaux comme étrangers. De nombreuses ambassades déconseillent d’ailleurs fortement la circulation de leurs ressortissants au Mali.
AFP