La Guinée n’a pas tiré les leçons de la maladie d’Ebola, qui a fait plus de 2 500 morts, entre 2013 et 2016. Selon une étude de Prevent Epidemics, notre pays figure parmi les pays qui ne sont pas prêts à détecter des épidémies potentielles et à prévenir leur propagation, qu’il s’agisse du virus Ebola, du Zika, de la grippe, de la grippe aviaire, du choléra, de la fièvre jaune ou de la rougeole.
Selon cette étude, sur 76 pays évalués, seulement neuf sont considérés comme étant relativement bien préparés. Il s’agit de : Arménie, Australie, Belgique, Corée du Sud, Émirats arabes unis, États-Unis, Finlande, Oman et Slovénie.
Depuis l’épidémie d’Ebola qui a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014, « le monde a fait d’énormes progrès en matière d’évaluation des lacunes dans la prévention des épidémies, mais il est loin d’avoir fait les progrès nécessaires pour combler ces lacunes », a déclaré le docteur Frieden lors de l’Aspen Ideas Festival*, un grand rassemblement annuel de leaders et de penseurs du monde entier et de milliers de participants.
Les évaluations externes, qui sont volontaires, produisent des quantités de données organisées ensuite dans des tableaux et des feuilles de calcul. La carte réalisée et affichée sur le site Prevent Epidemics démystifie les scores et indique en langage clair les points sur lesquels les pays doivent encore travailler, explique Amanda McClelland, vice-présidente principale de Prevent Epidemics.
Ainsi, quinze pays dont la Guinée, indiqués en rouge, ont obtenu une note inférieure à 40 sur une échelle de 100 points : on considère donc qu’ils ne sont pas prêts.
Quarante et un, en jaune, ont obtenu un score compris entre 40 et 79, tandis que les neuf pays en vert ont reçu au moins 80 points.
La plupart des pays en jaune se trouvent en Afrique et en Asie.
Financé par des organisations philanthropiques, le site Prevent Epidemics s’inscrit dans le prolongement du Programme mondial pour la sécurité sanitaire (Global Health Security Agenda, GHSA) que des dizaines de pays ont adopté en 2014.
Il utilise un outil de l’OMS qui évalue dans quelle mesure les pays sont prêts à détecter des épidémies potentielles et à prévenir leur propagation.
Par Alpha Abdoulaye Diallo