Alors que le pouvoir dénonce une tentative de coup d’Etat contre le président Alpha Condé, suite à des menaces des manifestations et des pétitions pour réclamer le départ du chef de l’Etat, proférer par l’opposition, le leader du parti Alliance des Forces Démocratiques (un parti de l’opposition), Alpha Saliou Wann, a soutenu que les opposants peuvent bien réclamer son départ. Explication.
En effet, pour monsieur Wann, le président tire sa légitimité en vertu de la Constitution qui lui donne le pouvoir légal de diriger le pays. Et cela est concrétisé par son serment.
En se basant de ce serment, inutile de faire des démonstrations pour accuser Alpha Condé de « parjure », donc de « haute trahison », dit-il.
« Il a passé tout son premier quinquennat et entamé la première année du second sans avoir organiser les élections locales. Les institutions comme la Cour Constitutionnelle, la Cour des comptes si essentielles à l’équilibre constitutionnel n’ont pas été fonctionnel durant le premier mandat. En réalité, il a suspendu l’application de la Constitution.
En vertu de l’article 21 de notre Constitution, nous pouvons demander le départ d’Alpha Condé », a-t-expliqué.
Et de poursuivre « nous avons tous vu les manifestations monstres au Brésil exigeant le départ de la présidente Dilma Rousseff parce qu’elle a maquillé les comptes publics pour l’aider à gagner les élections. Le cas d’Alpha Condé est pire parce que lui, il est coupable de violations répétées et aggravées de la Constitution.
Le président Morsi aussi était accusé de violations de la Constitution égyptienne et les puissantes mobilisations demandant son départ ont servi de prétexte à l’armée pour le destituer.
Pour conclure, vous ne pouvez pas violer la loi fondamentale du pays, vous rendre auteur, coauteur ou complice de violations graves des droits humains et brandir votre légitimité d’élu pour vous garantir l’impunité. Le plus souvent des chefs pareils ont domestiqué toutes les institutions du pays, y compris l’armée. C’est l’ultime révolte populaire qui finira par obtenir le soutien de l’armée pour les faire partir. C’est le cas récemment de Ben Ali, Hosni Moubarak et Blaise Comparé. On n’a pas besoin de tournures pour expliquer des réalités politiques concrètes dans nos pays. Les cris d’orfraie de thuriféraires du pouvoir n’y changeront rien.
Voici ce que disait Pierre Salinger sur la chute de Nixon : « Watergate a montré aux futurs dirigeants de ce pays les limites du pouvoir de la Maison Blanche. Certes, la Constitution américaine est fondée sur le président fort. Mais celui – ci doit respecter la loi et l’opinion publique. »
Dire qu’en ce 21eme siècle, nous sommes incapables d’exiger de nos dirigeants un tel effort de respect et malgré qu’on écrive nous – mêmes qu’ils doivent « respecter et faire respecter scrupuleusement la Constitution « , cela nous condamne collectivement et ne nous honore pas.
Le combat que nous devons mener consistera à nous prémunir contre les dérives totalitaires de dirigeants incompétents et violents qui croient qu’ils ont un pouvoir de vie ou de mort sur nous, en ayant à l’esprit les souffrances terribles, les profondes blessures qu’ils nous ont infligées depuis 60 ans. Il faut y mettre fin définitivement. Ce sont nos frères certes, mais malheureusement ils sont des assassins qui ne méritent pas dans ces conditions notre soutien ».