Fatimatou Diallo, connue sous le nom de Fatim, était à la barre ce mercredi 12 avril pour livrer son témoignage sur la mort de son époux Mamadou Sow, dit Aladji, tué le 28 septembre 2009 et dont le corps n’a jamais été retrouvé.
En larme, elle a expliqué que c’est vers 11 heures qu’elle a échangé pour la dernière fois avec son mari.
« Vers 10 heures, il (mon époux, ndlr) m’a rappelé pour me dire qu’il est à l’entrée du stade. Quand il est entré au stade, je n’ai plus eu le courage de le rappeler parce que je n’étais plus tranquille. Après, il m’a rappelé pour me dire que le stade était plein, on dirait qu’il n’y a jamais eu de morts tellement qu’il y avait de monde. Après je lui ai dit de revenir à la maison. Il m’a dit qu’il va venir. Il était avec son jeune frère et c’est à 11 heures qu’on a échangé au téléphone pour la dernière fois et il m’a demandé s’il y avait du courant à la maison ? J’ai dit non qu’il n’y avait du courant », a-t-elle raconté.
« Aux environs de 13 heures, ma belle-sœur m’a appelé pour me dire si son oncle Aladji a été tué ? J’ai dit quoi ? Comme elle a su que je n’étais pas au courant, elle a raccroché. Je l’ai (mon mari, ndlr) appelé au téléphone mais il ne décrochait pas », a poursuivi Fatim les larmes aux yeux.
Finalement quelques temps après, elle dit avoir reçu un appel confirmant la mort de son mari au stade.
« En ce moment, il y avait beaucoup de personnes derrière la cour de notre domicile et comme je n’étais pas au courant du décès, personne n’a osé entrer me le dire. Dans les vas et vient, on a rencontré Malal, un jeune avec lequel mon mari travaillait au marché Madina. Ce jeune a pris les clefs du magasin de mon mari et nous a remis. Il nous a dit, si vous le recherchez, allez à la morgue. Il a dit, j’ai vu le grand (Mamadou Sow, ndlr) couché et il avait de la bave sur la bouche »
Malgré que Malal avait laissé le permis de conduire sur le corps de la victime pour faciliter son ’identification, son corps n’a jamais été retrouvé.
C’est pourquoi, Fatim a demandé au tribunal de faire la lumière sur ce massacre pour que les fosses communes soient retrouvées, pour leur mettre permettre de faire convenable leur deuil.
Après avoir répondu a quelques questions des différentes parties, le président du tribunal a renvoyé l’audience au lundi 17 avril prochain pour la suite des débats.
Par Alpha Abdoulaye Diallo