Malgré les doutes émis par les autorités guinéennes, la Côte d’Ivoire a persisté…, dans le mensonge.
Finalement il ressort qu’il n’existe « aucune preuve » de la présence du virus Ebola en Côte d’Ivoire, ont confirmé de nouvelles analyses de l’Institut Pasteur de Lyon (France) des prélèvements réalisés sur la jeune Guinéenne présentée par Abidjan comme infectée à la maladie, à la mi-août, a annoncé mardi 31 août l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« L’OMS estime que la patiente n’a pas eu la maladie à virus Ebola, et de plus amples analyses sur la cause de sa maladie sont en cours », précise un communiqué de l’organisation.
« Depuis que la Côte d’Ivoire a annoncé la détection du cas », le 14 août, sur une Guinéenne de 18 ans arrivée à Abidjan par la route depuis son pays au terme d’un voyage de 1 500 kilomètres, « plus de 140 contacts ont été listés dans les deux pays. Aucune autre personne n’a présenté des symptômes de la maladie, ni n’a été testée positive à Ebola », ajoute l’OMS. Par conséquent, l’organisation « rétrograde désormais ses interventions en Côte d’Ivoire du niveau de riposte à celui d’état d’alerte ».
Le ministre de la santé ivoirien, Pierre Dimba, assure dans un communiqué que les analyses ont été effectuées par « le laboratoire Bio-Mérieux de Lyon » (allié à l’Institut Pasteur depuis 2010 pour la recherche). « Les résultats [étant] revenus négatifs », le gouvernement a décidé de « classifier » la patiente guinéenne « comme non-cas de maladie à virus Ebola, sortant du coup la Côte d’Ivoire de la liste des pays à virus Ebola ». « Cette situation a permis à notre pays de tester son système national de préparation et [de] réponse à une épidémie », ajoute-t-il.
Des personnes vaccinées contre Ebola
Dix jours après l’annonce du cas présenté comme étant le virus Ebola, à la suite d’analyses de l’Institut Pasteur d’Abidjan, le ministère de la santé ivoirien avait annoncé que la jeune femme était « guérie ».
Cette découverte avait été présentée comme le premier cas confirmé d’Ebola depuis 1994 en Côte d’Ivoire, pays voisin de la Guinée durement touchée de 2013 à 2016 et où le virus est réapparu en 2021.
Les autorités sanitaires ivoiriennes avaient réceptionné 5 000 doses de vaccins contre Ebola et entrepris, le 17 août, une campagne de vaccination des groupes cibles : le personnel soignant qui a été en contact immédiat avec la patiente et les forces de sécurité déployées à la frontière de la Guinée.
Les proches et les voisins de la jeune femme du quartier d’Abidjan où elle avait brièvement résidé après son arrivée, avaient également été vaccinés, ainsi que ceux qui avaient été en contact avec elle pendant son voyage.
La Guinée avait rapidement remis en question le diagnostic établi par la Côte d’Ivoire et exigé de nouvelles analyses. En réponse, le ministère ivoirien de la santé avait affirmé n’avoir aucun « doute » sur le diagnostic. « Les autorités guinéennes doutent du diagnostic clinique, moi je ne doute pas de mon analyse, je suis infectiologue et clinicien, on ne peut pas se tromper dans la présentation clinique », avait déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Serge Eholié, porte-parole du ministère de la santé et chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville à Abidjan, qui a accueilli la malade.
Avec AFP