La sortie du porte-parole du Quai d’Orsay passe mal aux yeux des autorités de la transition guinéenne. Alors que Christophe Lemoine qui dénonce les disparitions forcées d’oppossants, journalistes et acteurs de la société civile, appelle les autorités guinéennes à garantir la liberté d’expression et la sécurité de l’espace civique, le ministre des affaires étrangères a répondu que la Guinée n’a aucun maître d’école.
S’exprimant samedi 08 mars 2025, à l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits des femmes, Morissanda Kouyaté a déclaré que « la Guinée n’est que la Guinée. C’est un pays indépendant, digne et responsable. Personne n’est notre professeur, personne n’est notre maître d’école ». « Nous respectons le monde, nous travaillons avec le reste du monde, mais rien ne nous est dicté », affirme-t-il.
Et de poursuivre : « Demandez à la France elle-même, elle vous dira qu’elle n’a jamais fait de telles demandes à la Guinée. Demandez à la CEDEAO, nous sommes en bons termes avec elle, et il n’y a aucune injonction sur notre pays. La Guinée mène ses affaires de façon normale, et nous en sommes fiers ».
Vendredi 7 mars 2025, Christophe Lemoine a déploré la dégradation de la situation des droits de l’homme en Guinée, expliquant que son pays la France « comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les Nations unies, l’Union européenne ou encore l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), nous maintenons avec les autorités de transition guinéennes un dialogue exigeant et les appelons à des avancées concrètes pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, dans un esprit d’apaisement avec l’ensemble des forces politiques ».
Poursuivant il indique que la France exprime sa préoccupation quant à l’enlèvement et aux violences dont a été victime l’activiste Abdoul Sakho dans la nuit du 18 au 19 février.
Cet enlèvement vient s’ajouter à ceux de deux personnalités de la société civile, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah et à celle du journaliste Marouane Camara, portés disparus en 2024 et dont nous sommes toujours sans nouvelle, rappelle-t-il, avant d’appeler les autorités guinéennes, « auxquelles nous avons fait part à haut niveau de notre inquiétude, à faire toute la lumière sur ces disparitions ».
Par I.Sylla