Le chef de file de l’opposition vient de répondre au ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, qui a accusé le Front nationale pour la défense de la Constitution de vouloir paralyser le pays, en appelant à manifester lundi prochain dans tous le pays et à l’extérieur contre un éventuel 3e mandat en faveur d’Alpha Condé.
A la sortie d’une réunion de l’opposition républicaine mercredi 09 octobre 2019 au domicile privé du président de l’UDG, Mamadou Sylla, consacrée à la préparation de cette manifestation, Cellou Dalein Diallo a répliqué que c’est le gouvernement qui est à l’origine de la crise politique qui se pointe à l’horizon.
« Ils veulent dire que c’est l’opposition et le FNDC qui sont responsables, mais qui a refusé de mettre en place les chefs de quartiers et conseils régionaux alors que la loi le prescrit de manière claire et limpide ? Qui a refusé de mettre en place la haute cour de justice ? Qui a refusé à ce que la CENI élabore un chronogramme réaliste et respectueux des délais opérationnels ? Qui a brimé les citoyens en refusant d’appliquer la loi ? » S’interroge le leader de l’UFDG.
« Ils ont décidé de violer la constitution en s’octroyant un 3 ème mandat en adoptant une nouvelle constitution, quel est le motif pertinent qu’ils vous donnent ? Qu’est-ce qu’on reproche à la Constitution ? Il n’y a rien sauf qu’elle ne permet pas un troisième mandat », a-t-il soutenu.
« La paix ne s’obtient pas par l’exhortation, mais on l’obtient par le respect de la loi, du droit des autres et de la justice », dit-il.
« C’est eux qui sont à l’origine de la crise dans laquelle on va rentrer nécessairement, il ne peuvent pas continuer à violer le droit des autres, des partis politiques, des organisations de la société civile et des journalistes et dire que c’est lorsqu’on proteste contre la violation de ces droits pour dire qu’on viole la loi et qu’on perturbe l’ordre public »,estime Cellou Dalein Diallo.
Face à la manifestation des défenseurs de la Constitution prévue pour ce 14 octobre, le ministre Bouréma Condé a , dans une déclaration lue mardi soir à la télévision nationale, accusé le FNDC de vouloir paralyser le pays.
« Le Gouvernement Guinéen, soucieux de la quiétude sociale et de la sécurité des citoyens et de leurs biens, met en garde tous les fauteurs de troubles, sous quelque forme d’actions ou d’interventions, qui tenteront d’entreprendre pour nuire », a-t-il menacé, avant d’ajouter que « les services de sécurité, fidèles à leur mission républicaine, veillent dans la plus grande sérénité, sans céder cependant la moindre fraction de seconde ou le moindre centimètre carré au règne de l’anarchie », a averti le ministre, ajoutant que « nul ne peut dénier au peuple de Guinée son droit inaliénable de se prononcer sur la réorganisation des pouvoirs publics et des libertés fondamentales s’il en exprimait le besoin », dit-il,
Ce bras de fer entre le pouvoir et le FNDC fait redouter des violences lundi prochain.
Il faut rappeler que plus de 100 personnes ont été tuées dans des manifestations politiques depuis l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé en 2010.
Par Alpha Abdoulaye Diallo