Une organisation criminelle aurait fait entrer clandestinement 350 migrants en Europe avant de les revendre à des réseaux qui les forçaient à mendier. Au total, sept suspects ont été interpellés par la police espagnole. Ce trafic d’êtres humains aurait rapporté plusieurs centaines de milliers d’euros aux responsables.
C’est une nouvelle illustration de l’esclavagisme moderne. Un important trafic d’êtres humains entre l’Espagne et la France vient d’être démantelé. La police espagnole a interpellé sept personnes suspectées d’avoir fait entrer clandestinement 350 migrants en Europe pour les revendre à des réseaux qui, le plus souvent, forçaient les victimes à mendier, révèle Europe 1 ce mercredi.
« On parle vraiment d’esclavage »
Les migrants venaient essentiellement d’Afrique de l’Ouest. Leurs bourreaux leur promettaient une vie meilleure en France.
« Il y a des gens en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, qui vont acheter quatre, cinq, sept personnes africaines et ils les envoient devant les portes des églises, des supermarchés pour mendier ou bien ils les font travailler dans des écuries », a déclaré à Europe 1 Jose Nieto Barroso, inspecteur en chef chargé du renseignement et de l’analyse des risques au sein de l’unité centrale de lutte contre l’immigration illégale. « On parle vraiment d’esclavage. L’esclavage du XXIe siècle », a-t-il martelé.
Soignés pour être revendus plus facilement
Le réseau envoyait les migrants dans des centres de soins gratuits en Espagne afin qu’ils se soignent pour être plus facilement revendus. Ensuite, ils passaient souvent plusieurs journées entassés dans un petit appartement avant d’être finalement envoyés vers la France en bus, en train ou en taxi.
Les sept suspects ont été incarcérés et leurs comptes bancaires ont été gelés. Les enquêteurs tentent de savoir à qui ces migrants étaient vendus et combien ce trafic a pu rapporter. Pour l’heure, les bénéfices sont estimés à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Par ouest-france