La Guinée reste le premier pays d’Afrique subsaharienne en terme d’immigration irrégulière en France. Depuis 2017, environ 11 000 guinéens arrivent chaque année dans l’Hexagone, selon le sociologue Olivier Peyroux, cofondateur de l’association Trajectoires, qui travaille depuis plusieurs années sur une étude, commandée par Caritas Maroc et Caritas France, pour comprendre les spécificités de la migration guinéenne.
« Depuis 2016, c’est tout à fait significatif. En France, la cellule de répartition nationale de la protection judiciaire de la jeunesse qui est financée par l’Etat et dont la fonction est de répartir les MNA sur le territoire pour que ce ne soit pas un poids trop lourd pour les départements, est une source de référence sur les chiffres des mineurs non accompagnés (MNA). D’après cette cellule, les MNA guinéens représentaient en 2017, 29% de l’ensemble des MNA arrivés en France et 31% en 2018 et 2019. Donc on est sur une moyenne de 30%. C’est de loin la première nationalité de MNA pris en charge en France. En valeur absolue, 4 323 MNA Guinéens en 2017, 5 227 en 2018 et 5 47 en 2019. Si on totalise majeurs et mineurs guinéens en France, on est à peu près sur 11 000 personnes qui arrivent par an depuis 2017, ce qui est important pour cette migration », a-t-il fait savoir dans un entretien avec RFI.
En termes de profil, il s’agit surtout d’une migration masculine de 15 à 30 ans, souligne-t-il, expliquant que ces flux migratoires concernent pratiquement toutes les origines ethniques du pays, mais ceux que l’on voit le moins actuellement dans la migration, ce sont les forestiers, a-t-il précisé.
Par Alpha Abdoulaye Diallo