Méditerranée : plus de 1000 migrants sur deux bateaux surchargés attendent toujours d’être secourus

Les garde-côtes italiens procèdent mardi au sauvetage de 1 200 migrants en mer Méditerranée. Une première embarcation de 400 personnes est escortée par les autorités vers la terre ferme, mais elle commence à prendre l’eau. La seconde de 800 personnes est surchargée.

Les garde-côtes italiens mènent depuis tôt dans la matinée, mardi 11 avril, des opérations de sauvetage en mer Méditerranée. Au total, 1 200 personnes sont en urgence absolue en pleine mer. Le premier bateau qui transporte 400 personnes se trouve au large de la Calabre, dans le sud de l’Italie. Il a été repéré dans les eaux maltaises le 8 avril par l’ONG allemande Sea-Watch International grâce à l’un de ses avions.

Depuis mardi matin, les garde-côtes italiens escortent le bateau pour le ramener à terre. « Mais la situation reste dramatique, il y a des urgences médicales à bord et l’eau commence à beaucoup s’infiltrer dans le navire », explique Maurice Stierl, coordinateur de la plateforme de secours Alarm Phone, joint par InfoMigrants. « Et il n’y a plus du tout d’essence à bord ». Selon Maurice Stierl, des dizaines d’enfants sont à bord et au moins une femme enceinte demande à être évacuée d’urgence. Trois personnes ont également sauté à l’eau, dans un état de panique avancé.

Cela fait maintenant 72 heures que la situation est alarmante pour ce bateau de pêche. Le lendemain de sa découverte, Alarm Phone avait réussi à entrer en contact avec les passagers à bord. Le collectif avait appris que les 400 passagers étaient partis de Tobrouk, à l’est de la Libye et qu’ils étaient paniqués. Dans la journée de lundi, l’ONG Sea Watch avait indiqué qu’un navire marchand se trouvant dans la zone avait pu fournir un peu de carburant et de l’eau au bateau, mais que les autorités de Malte lui avaient ordonné de ne pas procéder à un sauvetage.

Un second bateau avec 800 personnes à bord

Dans le même temps, un autre bateau est, lui aussi, en grande détresse. Surchargé, comptant plus de 800 personnes à bord, il attend d’être secouru en mer Méditerranée. L’embarcation se trouve actuellement à plus de 190 kilomètres au sud-est de Syracuse, en Sicile. Trois bateaux de patrouille et un navire marchand, sous la coordination du « Nave Peluso », navire des garde-côtes italiens, sont engagés dans les opérations de secours.

Alarm phone n’a pas réussi à établir de contact avec ce bateau. Difficile donc de savoir d’où est parti ce bateau de pêche. Selon le collectif, il aurait « sans doute » quitté l’est de la Libye lui aussi.

Un porte-parole des garde-côtes a estimé que plusieurs heures seront nécessaires pour mener à bien les deux opérations de sauvetage en raison des conditions difficiles, et notamment de la longue distance de la côte et du surpeuplement des embarcations.

Départs depuis l’est de la Libye

De plus en plus d’embarcations partent de l’est de la Libye, pourtant beaucoup plus éloigné de l’Italie que la partie ouest de la côte, d’où embarquent la majorité des migrants. Les bateaux utilisés pour ces traversées sont généralement plus gros, plus solides et transportent plus de 500 personnes.

« Les départs depuis l’est de la Libye sont plus fréquents depuis le début de l’été », avait précisé Federico Soda, chef de mission Libye auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à InfoMigrants. Ce dernier avait ajouté que la majorité des candidats à l’exil y sont Égyptiens et Bangladais et qu’ils arrivent depuis l’Égypte voisine. « C’est moins risqué pour eux de prendre la mer rapidement après être arrivés dans le pays ». Ils n’ont pas à traverser la Libye, ils s’exposent donc moins à des risques d’arrestations, de tortures, ou encore de détentions. Et, dans l’est de la Libye, les interceptions en mer sont encore rares.

Depuis le début de l’année, les départs en mer Méditerranée ont fait un bond. L’Italie fait face à une hausse record du nombre d’arrivées. Selon le ministère de l’Intérieur italien, plus de 14 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le mois de janvier, contre un peu plus de 5 300 durant la même période l’an dernier. La Tunisie, elle, connaît des records de départs : les autorités de Tunis ont annoncé avoir intercepté ou secouru en mer plus de 14 000 migrants sur les trois premiers mois de l’année, soit cinq fois plus qu’à la même période en 2022.

Source : infomigrants

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