Seize ans après les faits et après le verdict historique de juillet dernier, la justice guinéenne s’attaque dès aujourd’hui au second groupe d’auteurs présumés du massacre du 28 septembre 2009. Sept nouveaux accusés sont dans le viseur du Tribunal de première instance de Dixinn.
L’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry, délocalisée pour l’occasion, s’apprête à revivre les heures intenses de la procédure judiciaire la plus médiatisée du pays. Ce jeudi 18 décembre marque une reprise capitale pour les parties civiles, qui voient dans ce nouveau procès la poursuite indispensable de la lutte contre l’impunité.
Le Colonel Bienvenu Lamah au centre des débats
Sur les sept accusés attendus à la barre, le nom du Colonel Bienvenu Lamah cristallise l’attention. Cet officier de gendarmerie, placé en détention depuis novembre 2022, est soupçonné de complicité dans les exactions commises au stade. Le colonel Bienvenu Lama dirigeait au moment des faits le Centre d’instruction de Kaléah à Forécariah (situé à une centaine de kilomètres au sud-est de Conakry). Les nouvelles recrues dudit Centre, vêtues ce jour de maillot de sport du club londonien Chelsea et armées d’armes blanches, sont soupçonnées d’avoir activement participé au massacre du 28-Septembre 2009.
À ses côtés, trois autres prévenus sont attendus physiquement : Jean-Louis Kpoghomou, Georges Oulémou et Thomas Touaro. Le tribunal devra toutefois composer avec l’absence de trois figures majeures du dossier, toujours en cavale :
Le Colonel Gono Sangaré ;
Jacques Maomy ;
Blaise Kpoghomou.
Une liste de crimes glaçante
Les chefs d’accusation retenus par les juges d’instruction reflètent la violence de la journée du 28 septembre 2009. Les prévenus devront répondre d’actes de meurtres, assassinats, viols, tortures, enlèvements et coups et blessures volontaires. Le Colonel Lamah, spécifiquement, est poursuivi pour sa complicité présumée dans l’orchestration ou l’exécution de ces crimes.
Pour les victimes, ce « acte II » du procès est une étape décisive. Il s’agit non seulement de faire la lumière sur les responsabilités individuelles de ces officiers et sous-officiers, mais aussi de compléter le puzzle judiciaire d’une tragédie qui a fait plus de 150 morts et des centaines de femmes victimes de violences sexuelles.
Par Guinee28



