Alors que la Guinée compte officiellement 438 cas de coronavirus dont 1 décès le président Alpha Condé a fustigé pour une nouvelle fois la gestion de la pandémie par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS).
« Sincèrement, on ne nous dit pas la vérité. Notre situation va être pire alors qu’on était à un niveau beaucoup meilleur parce que tout le monde disait que la Guinée a l’expérience d’Ebola, ça va nous aider. Ce n’est pas le cas actuellement. Il faut qu’on se dise la vérité. Chaque fois je dis qu’on faut associer le maximum (de forces), mais c’est non. Or, moi je reçois des critiques. Quelqu’un qui est positif ne peut pas aller dans un taxi », a fustigé le chef de l’Etat hier jeudi.
Aujourd’hui on ne fait que monter, regrette-t-il. « Nous sommes à 400 cas. A ce rythme-là où on va ? On me dit oui d’accord, c’est parce qu’on a fait beaucoup de tests ces derniers temps. Mais il se trouve aujourd’hui, qu’il y a des gens, par exemple le militaire qui est mort, comment il a eu la maladie ? » S’est-il interrogé, alors que la seule personne officiellement décédée du Covid-19 en Guinée est un ressortissant libanais.
Alors Alpha Condé fait-t-il allusion au Colonel Sadou DOUMBOUYA, Directeur des affaires Administratives et Financières de l’Etat-major général des armées, décédé le 13 avril dernier, des « suites de maladie », selon un communiqué du ministère de la Défense ? Ou bien un autre? Si le mystère demeure, cette déclaration du chef de l’Etat sème le doute sur la véracité de données officielles de l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Agence accusée à tort ou à raison par certains de sous-évaluer le nombre des victimes de la maladie en Guinée.
Faudrait-il rappeler que cette polémique intervient alors que les causes de la mort, jeudi 16 avril, de l’ex-Directeur général de l’Office de répression des délits économiques et financiers (ORDEF), Victor Traoré, reste encore flou. Tandis que certaines sources disent qu’il est décédé du Covid-19, d’autres avancent le contraire. Et pendant ce temps, l’ANSS garde le silence.
Par Alpha Abdoulaye Diallo