Le gouvernement veut faire avaler de force une pilule amère et inefficace à une économie déjà agonisante. Ce remède de cheval ne fera que l’achever. N’est ce pas que les Guinéens n’en peuvent plus?
Ils ont intérêt à chercher d’autres gisements de recettes, celui traditionnel des taxes sur le carburant est épuisé. Ils ne peuvent rien en tirer de plus sauf s’offrir gratuitement une crise sociale aux conséquences imprévisibles.
Rien ne sert non plus de menacer les gens ou de dire qu’il n’y a aucune alternative au carburant à 10.000 francs et même plus.
Comme dans l’urgence, il n’y a pas d’autres postes de recettes à actionner et que celui, ô combien si facile et rapide, du carburant a atteint ses limites, que faut-il faire? Mais, c’est simple, il fallait juste y penser, il ne reste plus qu’à regarder du côté des dépenses.
FAITES DES ÉCONOMIES DANS VOS DÉPENSES.
C’est la mode en vogue dans le monde, tous les gouvernements sérieux présentent des plans d’économies pour prouver aux marchés leur crédibilité. Je demande avec insistance au PM et à son ministre du Budget de nous présenter un plan d’urgence sur les économies budgétaires à réaliser pour sortir du cercle vicieux de l’endettement. Pour rappel, j’avais fait la même demande à leurs prédécesseurs en 2016.
Prenez une hache pour tailler impitoyablement sur les dépenses inutiles dans le budget. Quant on est pauvre, on fait attention à ses dépenses. Qu’ils nous disent si leur patron le FMI ne scrute que leurs recettes et leur laisse faire la fête avec leurs dépenses. Ils ne parlent que du carburant et cette sempiternelle chanson « si on n’augmente pas le prix du carburant, c’est l’échec du programme et donc la suspension des concours financiers des bailleurs de fonds ». Ils ne disent rien sur leurs dépenses somptuaires, improductives et inutiles.
Ailleurs, les gouvernements achètent la paix sociale. Comme ils n’ont pas les moyens de payer cash, qu’ils se contentent donc de leurs revenus actuels tirés des taxes sur le carburant. C’est le seul moyen de ne pas provoquer davantage des populations pour lesquelles, ils n’apportent aucune assistance. A leur place, je tablerai même sur une recette de 1.000 francs par litre vendu pour anticiper sur la flambée des cours du pétrole. Nous n’avons pas une économie solide et diversifiée capable de tenir face aux chocs exogènes. Rien ne sert de toujours reporter aux calendes grecques les réformes structurelles et pour moi la plus importante reste la réforme de l’Etat. Nous avons besoin d’un Etat économe, moderne et efficace pour impulser le développement du pays.
Par Alpha Saliou Wann