Les Nations unies et les États-Unis ont imposé des sanctions à Osama Al Kuni Ibrahim, un tortionnaire libyen accusé « d’abus horribles » contre des migrants détenus dans une prison de Zaouïa, en Libye. Osama Al Kuni Ibrahim travaillait avec un autre trafiquant libyen, Bija, libéré au mois d’avril « faute de preuves ».
Interdiction de voyager à l’étranger, gel des avoirs et interdiction d’accéder au système financier américain. L’ONU et les États-Unis ont imposé des sanctions à Osama Al Kuni Ibrahim, un Libyen accusé d' »abus horribles contre des migrants » africains dans un centre de détention de Zaouïa, sur la côte ouest de la Libye.
Le comité du Conseil de sécurité des Nations unies a ajouté lundi 25 octobre, cet homme de 45 ans sur la liste des personnes visées par des sanctions internationales.
Osama Al Kuni Ibrahim est « le dirigeant de facto d’un centre de détention de migrants à Zaouïa, en Libye, où lui, et des personnes sous sa direction, ont perpétré des abus horribles contre les migrants, dont des meurtres, des violences sexuelles et des coups et blessures », a déclaré mardi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, appelant les autorités libyennes à lui faire « rendre des comptes ».
« Prison Osama »
Selon le Trésor américain, à l’origine des sanctions, Osama Al Kuni a « été décrit comme un baron du trafic de migrants », et est « responsable d’une exploitation systématique des migrants africains » dans le centre de Zaouïa, aussi surnommé « prison Osama ».
Ses éventuels avoirs aux États-Unis sont gelés et l’accès au système financier américain lui est désormais barré.
« [Osama Al Kuni] a agi pour, ou au nom, ou sous la direction de deux personnes […] intrinsèquement liées aux activités de trafic d’êtres humains du réseau Zaouïa, à savoir Mohamed Kashlaf et Abdulrahman al Milad [plus connu sous le nom de Bija, ndlr] », ont détaillé les Nations unies, dans le communiqué annonçant son inscription à la liste de sanctions.
Bija a été libéré d’une prison libyenne au mois d’avril dernier. Selon les médias libyens, l’homme, chef des garde-côtes de Zaouïa, a été acquitté « faute de preuves ». À sa sortie, il avait été accueilli dans sa ville par des klaxons et des cris de joie. Il est accusé de crimes contre l’humanité par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Zaouïa, point de passage de migrants
La ville de Zaouïa, à 50 kilomètres de la capitale Tripoli, est un important point de passage pour de nombreux migrants d’Afrique subsaharienne qui cherchent à rejoindre l’Europe par la mer. Ils y sont souvent la proie de trafiquants quand ils ne meurent pas en tentant la périlleuse traversée.
Tripoli fait face depuis plusieurs semaines à de multiples critiques pour les mauvais traitements infligés aux migrants. ONG et agences de l’ONU dénoncent régulièrement les conditions déplorables dans les centres de détention en Libye, où passeurs et trafiquants ont profité ces dix dernières années du climat d’instabilité ayant suivi la révolte de 2011, faisant de la Libye la plaque tournante du trafic d’êtres humains sur le continent.
Source : infoMigrants