Dimanche 23 novembre 2025, le soleil qui s’est levé sur la Guinée-Bissau a éclairé les visages déterminés de tout un peuple qui a fait de cette journée un acte sacré. Nos bons voisins bissau-guinéens ont exercé leur droit. Un vote. Un geste d’espérance, lourd d’attentes.
Dans ce pays aux mille îlots toujours au top 5 des producteurs de noix de cajou en Afrique, vit une communauté guinéenne forte, dynamique, qui fait honneur à sa terre d’origine. Comme leurs hôtes, ces braves hommes et ces femmes aspirent à la sérénité. Ils rêvent de vivre, d’aimer, de bâtir leurs activités dans un État où le Droit n’est pas un mot vide, où la démocratie coule comme une sève vitale dans les veines de chaque institution. Un rêve partagé par le brave peuple de Guinée-Bissau et ses représentants. Ils ont donc consacré cette journée entière à l’urne, non pas par obligation, mais par nécessité vitale. Ils ont voté pour en finir avec l’ombre des décennies. L’ombre des putschs sanglants. L’ombre de l’instabilité chronique qui nourrit et protège les narcotrafiquants, les criminels de tout poil. Ici, chaque bulletin est un caillou posé sur le chemin de la stabilité. Un pari solennel contre le chaos, pour que la Guinée-Bissau se relève, enfin, et respire. La Commission nationale des élections (CNE) a piloté le vote de plus de 860 000 électeurs, appelés à choisir leur président et leurs députés. Dans le secret de l’isoloir, chacun a glissé un bulletin qui se veut un cri contre la turbulence chronique. Un «non» clair au spectre des coups d’État et un barrage aux réseaux de trafic de drogue dont le pays est réputé être une plaque tournante vers l’Europe.
Ces citoyens sont conscients que la stabilité relative dont jouit le pays depuis cinq ans est le fruit d’un sacrifice consenti. Ici, ce sont les hommes et les femmes de la Force de stabilisation de la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui se tiennent, silencieux et stoïques, en sentinelles de la démocratie.
La Guinée-Bissau, par sa vulnérabilité et sa réputation tragique d’instabilité, est un environnement où la démocratie est une fleur fragile, souvent piétinée.
C’est précisément là que la présence de la CEDEAO agit comme une colonne vertébrale de l’espoir. Ici, le vote, ce droit citoyen, est une tentative vitale d’ancrer la stabilité et de rompre la malédiction des transitions violentes.
Le déploiement de plus de 6 700 membres des forces de l’ordre, renforcé par les éléments de la CEDEAO, est vital. Ces soldats assurent la sécurité du scrutin et inspirent la confiance dans le cœur des électeurs. Leur présence est visible. Inébranlable. Elle donne le courage à chaque citoyen d’exercer ce droit que l’histoire bissau-guinéenne a trop souvent contesté.
Son mérite réside dans son rôle de garante impartiale et d’arbitre suprême de la paix. Elle y est. Elle reste incontestablement, l’espoir en uniforme. J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire



