Seul gage de la solidité de ses institutions républicaines, qui fait la fierté de ses citoyens, le pays d’Abdou Diouf, d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall doit maintenir le cap de l’alternance au poste de président de la République fixé il y a quarante ans de cela par Léopold Sédar Senghor. Pour ce faire, il faudra qu’il transcende les divisions entre les leaders de ses partis politiques pour mettre fin à la chienlit actuelle et sauver le pays de ce spectacle affligeant, voire humiliant, qui entaille l’image du modèle sénégalais du fair-play électoral. Je veux dire du respect des valeurs démocratiques et de l’État de droit affirmées dans la Constitution du Sénégal dont la tâche revient naturellement aux promoteurs de l’accession au pouvoir par des élections auxquelles ne participe aucun assoiffé de mandat à vie et aux défenseurs de l’inviolabilité de la souveraineté de l’Etat du Sénégal.
J’ai dit. Senghor a « voulu tous les hommes frères». Il a cédé le fauteuil présidentiel. Son successeur, Abdou Diouf, a laissé entendre qu’« il ne faut pas perdre de vue que la constitution du Sénégal, prévoyait qu’on pouvait la modifier », mais il a fait le choix de suivre ses pas.
Abdoulaye Wade a été installé au nom du Sopi (changement). Il a défriché la voie de la présidence à vie oubliant ses propos selon lesquels, « les hommes passent avec leur politique tandis que les générations se succèdent». On connaît la suite. Maintenant, à Macky Sall de « garder la foi, malgré la défaite » ou de plier bagage !
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire