Lors d’une visite du Bureau du procureur de la CPI à Conakry fin novembre 2021, les nouvelles autorités avaient annoncé que ce procès pourrait démarrer en mars 2022. Ce ne sera pas possible pour des raisons logistiques.
Les nouvelles autorités misaient sur un démarrage du procès dans l’actuelle cour d’appel de Conakry, en attendant que le nouveau tribunal soit fin prêt. Cette option est aujourd’hui abandonnée, car ce site ne répond pas aux standards nécessaires pour abriter un procès d’une telle envergure, indiquent plusieurs sources proches du dossier.
« La salle d’audience ne dispose pas de box d’accusés, ni de box pouvant accueillir des témoins et des journalistes », indique une source. Le ministère de la Justice a donc décidé de revenir à la première option, à savoir organiser le procès dans un nouveau local. Seulement le « chantier n’a pas avancé », reconnaît un responsable. Et pour l’instant, « les délais de livraison du chantier ne sont pas connus », s’inquiète un observateur.
Ce « glissement », lié à des problèmes logistiques et au changement de ministre survenu en décembre, n’entame en rien la « sincérité » nouvelles autorités à organiser ce procès, tempère un connaisseur du dossier. « Si on a un nouveau lieu, avec plus de commodités et si cela se fait dans un délai raisonnable, c’est même mieux », ajoute cet expert.
De son côté, le ministère de la Justice doit encore identifier les magistrats en charge de cette affaire. Entre les départs à la retraite et les nominations à la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), la liste qui avait été dressée en décembre s’est réduite comme peau de chagrin.
Le 28 septembre 2009, un rassemblement à l’appel de l’opposition au stade de Conakry avait été durement réprimé par les forces de sécurité : on dénombrait près de 150 morts et plus d’une centaine de femmes avaient été violées.
RFI