En Guinée, c’est une journée sans presse qui s’est tenue mardi. Un mouvement de colère conséquence de plusieurs éléments. Les syndicats des médias privés estiment que les autorités de transition ont mis en place des restrictions de navigation sur internet et également brouillé les fréquences de certaines radios. Très critiqué pour avoir déclaré la semaine passée que les autorités étaient prêtes à fermer « tout média tenant des propos de nature à saper l’unité nationale », le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a également réagi à cette journée.
Un fond rouge jaune vert et deux mains qui tiennent des barreaux de prison. C’est l’image diffusée par les télévisions alors que les radios ont cessé d’émettre. Principal visé par la colère des médias, le porte-parole du gouvernement, le ministre des Communications, Ousmane Gaoual Diallo a souhaité s’expliquer.
« J’ai dit qu’il ne sera plus toléré les propos qui sont de nature à opposer les communautés les unes contre les autres. La deuxième chose : les perturbations liées à internet touchent l’ensemble du secteur. Ce ne sont pas les sites internets perturbés qui sont des cibles. »
Malgré ces arguments du ministre, l’inquiétude reste vive au sein des médias. « Nous déployons nos différentes actions de protestation à travers cette journée sans presse et qui a été suivi, même par les médias d’État. C’est dire que le ras-le-bol est grave », pointe Aboubacar Camara, le président de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée.
Le porte-parole du gouvernent Ousmane Gaoual Diallo a également appelé au dialogue avec les associations et les syndicats des médias tout en appelant à l’exigence et au respect du droit. « La presse guinéenne a sa place dans la reconstruction de ce pays, maintenant, il n’y a pas de liberté de la presse sans responsabilité. »
Associations et syndicats des médias ont indiqué souhaiter se réunir avant de répondre à la main tendue à la proposition de dialogue du porte-parole du gouvernement.
RFI