Le décret de réorganisation des Cours d’Appel de Conakry et de Kankan, rendu public ce 1e novembre 2025 par le Général Mamadi Doumbouya, a fait monter en grade les héros des prétoires et mis la bague au doigt de Dame Thémis.
À première vue, notons qu’il s’agit d’un acte politique majeur. Qui témoigne de sa détermination inébranlable à placer la performance judiciaire au centre des priorités nationales.
Cette vaste opération place incontestablement de nouveaux profils à des postes névralgiques. Elle insuffle un vent de renouveau au système judiciaire. Reste à savoir si cette ambition parviendra à asseoir durablement sa gouvernance et à restaurer pleinement sa crédibilité. L’espoir est permis.
L’analyse de la nouvelle composition révèle un mouvement stratégique de promotions et de mutations croisées.
À Conakry, le signal envoyé est retentissant. L’arrivée d’Ibrahima Sory 2 Tounkara comme Premier Président de la Cour d’Appel n’est pas anodine.
Précédemment à la tête du TPI de Dixinn, il a brillé par sa stature magistrale de président du tribunal criminel ayant jugé le massacre du 28 septembre 2009. C’est une récompense pour le courage. Sa nomination injecte une expérience de terrain au sommet de l’appareil.
Cette dynamique se poursuit avec la nomination de plusieurs présidents de Chambres civiles et économiques et l’intégration de vingt-cinq conseillers issus de fonctions diverses. C’est un désir manifeste de diversifier l’expertise et de rompre avec les habitudes inertes au sein du siège de la capitale.
La même logique prévaut au Parquet général, avec l’arrivée de Fallou Doumbouya comme Procureur général, entouré d’Avocats généraux aguerris.
Attendons désormais que la rigueur soit le nouveau mot d’ordre… et la sentence l’écho !
A Kankan, le réaménagement de la Cour d’Appel reflète, quant à lui, l’enjeu crucial de la décentralisation judiciaire. En y nommant Pierre Lamah comme Premier Président, le chef de l’Etat assure un transfert de compétences et de rigueur.
Plus frappant encore, le Parquet général de Kankan, sous la houlette d’Algassimou Diallo, voit ses rangs renforcés. Algassimou Diallo, l’autre visage du procès du 28 septembre 2009, est un gage de la continuité de l’intégrité.
Le fait que Kankan accueille également des figures ayant œuvré au sein de la CRIEF, comme Alhassane Mabinty Camara et Oumar 2 Doumbouya, envoie un signal fort selon lequel la culture de la lutte contre la corruption et de la transparence doit s’étendre à l’intérieur du pays.
Ainsi, par ce décret mobilisant une cinquantaine de magistrats expérimentés, le Chef de l’État a offert à Dame Thémis une nouvelle bague à son doigt. Notre attente porte maintenant sur la manifestation de l’éclat de cette union par une justice durablement et visiblement renforcée. J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire



