Nous voici maintenant devant un fait marquant et un contexte historique : ce décret rendu public le 24 janvier 2024 par le Très-respecté général à la retraite, Aboubacar Camara dit Idi Amin, ministre d’Etat, ministre de la Défense nationale alors que les arrêts incessants et les retournements surprenants du char de son régime génèrent plus de suspenses qu’ils ne rassurent les supporteurs du pouvoir kaki de sa bonne volonté de parachever son chemin vers la Terre promise.
Ce fait flanque la trouille à tous les partisans de la fin de la transition non pas par l’effet de l’annonce de la tenue du référendum constitutionnel dès ce trimestre politique mais par la controverse soulevée autour de sa décision d’installer des délégations spéciales dans les communes.
Dans le même temps, la surprenante transformation du char en un monstre capable de saborder… ses propres acquis en matière d’octroi d’une Maison aux faîtières de la presse, de nomination d’un nombre appréciable de journalistes à des postes de responsabilité dans l’administration et les institutions publiques. Comme si les fauteuils moelleux, le miel, et les honneurs avaient fini par lui saper sa réputation du 5 septembre 2021, le pouvoir assène un coup de sabot à une presse transie mais chauffée à bloc par sa liberté de ton, son indépendance à l’égard de ceux dont elle critique l’action pour servir en priorité les intérêts du citoyen, son obéissance aux impératifs de sa propre conscience, et sa foi en la démocratie. Cette presse est débout grâce à des femmes et des hommes qui ne monnayent pas leur apport à la République.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire