La députée uninominale de Mamou, Djessira Traoré, a été arrêtée dans la matinée de ce mercredi 19 février 2020, alors qu’elle se rendait dans la sous-préfecture de Ourekaba pour rencontrer les militants de son parti, l’UFDG, la principale formation politique de l’opposition.
Selon nos informations, elle a été interpellée en cours de route par des gendarmes et des bérets rouges vers 6heures du matin, avant d’être conduite à la Gendarmerie départementale de Mamou, puis au Tribunal de première instance de Mamou.
« Présentement je suis à la justice », a-t-elle déclaré au téléphone, précisant que pour le moment elle ignore les motifs de son arrestation.
Dans une récente sortie médiatique, Djessira Traoré, a réitéré l’appel de son parti demandant à ses militants de ne pas retirer leurs cartes d’électeurs en prélude des élections législatives et le référendum sur la Constitution. Cartes qu’elle assimile au Coronavirus, épidémie qui a fait prés de 2000 morts en Chine depuis décembre dernier.
« Nous demandons aux militants de l’UFDG et des partis alliés de s’abstenir de prendre leurs cartes d’électeurs, car ces cartes sont imbibées du virus Corona. Le Coronavirus tue aujourd’hui en Chine, et les élections (les législatives et le référendum du 1er mars 2020) tuent aussi en Guinée. Je demande donc aux Guinéens de s’en méfier et de s’abstenir d’aller à ces élections. Nous portons un regard plein de regret et d’inquiétude sur la situation politique de notre pays et nous demandons aux Guinéens de rester unis et solidaires pour barrer la route à ce projet suicidaire », avait-t-elle lancé, faisant allusion au projet de changement de la loi fondamentale qui permettrait au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat, alors que l’actuelle Constitution limite le nombre à deux.
Son arrestation intervient alors que le front national pour la défense de la Constitution ( FNDC) organise une nouvelle manifestation contre ce projet.
Selon l’article 65 de la constitution, « aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté, en matière pénale qu’avec l’autorisation de l’Assemblée Nationale, sauf le cas de flagrant délit ».
L’article ajoute : « Aucun député ne peut, hors session, être arrêté ou détenu qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée Nationale, sauf le cas de flagrant délit, de poursuites autorisées par l’Assemblée Nationale ou de condamnation définitive. »
Par Alpha Abdoulaye Diallo