C’est une réalité. A la fois complexe et grave pour le retour à un régime civil et démocratique. Mais la Cédéao doit se réveiller et agir. Tenez ! Le processus de finalisation de la transition est pris en otage. Les contournements de la feuille de route sont devenus légion. La junte agit sans se référer au régulateur et au médiateur qu’est la Cédéao.
Le référendum et le rendez-vous électoral de la présidentielle de 2024 sont reportés par les voix pro-junte sans aucun motif préalablement discuté et accepté par les parties prenantes. La Cédéao a beaucoup œuvré, il est vrai, pour épauler les nouveaux maîtres du pays à demeurer cadrés dans les lignes de la transition. Elle a été active dans la médiation grâce à l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi, jusqu’au dernier moment où, face aux ingérences de qui on sait dans les affaires intérieures de l’Etat guinéen, elle a mis de côté sa responsabilité devant l’histoire pour prendre acte de la proposition de la junte de rester au pouvoir pendant une période de 24 mois avant de le rendre aux civils en fin d’année 2024. Les derniers développements de l’actualité nationale interpellent l’instance sous-régionale à retrouver sa voie, à s’efforcer de bonne foi d’achever le processus dans ce délai fixé par la junte elle-même.
La Cédéao ne doit plus rester passive. Sa crainte de se faire taper sur les doigts par le club des putschistes doit être vaincue, parce que notre soif de retrouver nos institutions et d’élire nos dirigeants est une urgence nationale au point que, aujourd’hui plus qu’hier, nous en avons marre d’entendre toujours la même rengaine.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire