La délégation de la Cédéao en visite à Bissau ce dimanche a fait un tour de table complet en rencontrant les protagonistes et convoque un sommet extraordinaire sur la crise politique. Le pays a actuellement deux Premiers ministres et deux gouvernements, alors que la campagne pour la présidentielle du 24 novembre a débuté ce week-end.
Un nouveau rendez-vous est pris. Ce sera le 8 novembre à Niamey, au Niger, un sommet extraordinaire de la Cédéao sur la situation politique en Guinée-Bissau.
Dans sa déclaration dimanche soir, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Kalla Ankourao, qui a mené cette délégation à Bissau, a réaffirmé très clairement la position de l’organisation ouest-africaine, à savoir : son soutien plein et entier au gouvernement de Aristides Gomes et le caractère « illégal » du décret présidentielqui a démis ce gouvernement.
La délégation a rencontré dimanche matin le président José Mário Vaz dans un climat de défiance puique le chef de l’État avait parlé jeudi dernier d’une « tutelle internationale », il s’est montré très déterminé à nommer une nouvelle équipe et cela malgré le désaveu de la Cédéao.
Le rendez-vous entre la délégation de la Cédéao et le président a duré une démi-heure environ, a indiqué Kalla Ankoura. « Nous avons rencontré le chef de l’État, qui nous a donné les raisons pour lesquelles il a eu cette réaction, qui tient surtout à des rapports internes entre les deux. Nous lui avions fait comprendre que la légalité doit pouvoir continuer à prévaloir. Il y a un sommet le 8, le chef de l’État sera à Niamey. Les chefs d’État lui donneront la primeur de leur décision finale. »
Mais José Mario Vaz, lui, semble déterminé. Le président a lancé sa campagne pour la présidentielle dimanche après-midi à l’est du pays. Devant ses militants, il a qualifié ses récents décrets d’« irréversibles », et mis en avant son titre de chef suprême des armées. Un ton menaçant, à l’approche du scrutin. De son côté la Cédéao met en garde les 12 candidats en lice : tous ceux qui perturberont le processus électoral s’exposeront à des sanctions.
RFI