La Semaine Sékou Touré 2024 a été célébrée. Certes, le président Sékou Touré a été le maître d’un régime devenu sanguinaire. Son bilan est horrible en matière de gouvernance des droits humains et de la propriété privée. Mais il est effectivement un héros à célébrer pour avoir conduit le pays à la souveraineté nationale et fait la fierté de toute l’Afrique pour son leadership dans la lutte pour la libération des pays colonisés. C’est un héros.
La commémoration de sa disparition le 26 mars 1984 devrait avoir une dimension nationale. Elle ne doit pas se réaliser dans un cercle restreint de personnes membres de sa famille biologique et politique. C’est là une préoccupation qui ne concerne pas uniquement les anciens dignitaires, les nostalgiques et les victimes de ses 25 ans, 5 mois et 24 jours d’exercice du pouvoir Exécutif. L’Etat guinéen doit prendre la responsabilité de perpétuer le souvenir de Sékou Touré le héros et aussi de bénir la mémoire des martyrs et des victimes de sa gouvernance. A cet effet, une commission nationale pourrait proposer la méthode à suivre pour identifier les lieux de détention, de torture, d’exécution des détenus, et les classer en souvenir des personnes tuées.
Si cette première étape réussit, ce sera le point de départ d’une réconciliation nationale basée sur la vérité, la justice et le pardon réciproque à la sud-africaine. L’Etat pourrait alors dédier des événements en souvenir de ses victimes sur la base des faits conformes au vécu avant d’officialiser la Semaine Sékou Touré. J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire