La secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines des États-Unis, Molly Phee, a exprimé les préoccupations de son pays quant au retard observé dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.
S’exprimant mercredi 18 décembre 2024 à l’occasion d’une conférence de presse sur la récente visite du président américain Joe Biden en Angola, elle a déploré le manque de progrès dans la restitution du pouvoir aux civils, aussi bien Guinée que dans le sahel. Selon elle, la démocratie est essentielle pour offrir prospérité et opportunités aux citoyens, tout en garantissant une gestion responsable des ressources publiques.
« Il est désolant pour nous que le peuple de Guinée-Conakry ainsi que de nombreux habitants du Sahel, perdent la possibilité de décider de leur propre avenir – ce qui est en réalité le but de la démocratie-, qui est de débloquer la prospérité et les opportunités pour les individus et les communautés, et de s’assurer que les ressources gouvernementales sont utilisées au profit de la population », a déploré Molly Phee.
« Je sais qu’en Guinée en 2021, on espérait beaucoup que le changement apporterait un système de gouvernance moins corrompu et plus équitable. Malheureusement, la transition promise a mis beaucoup de temps à se produire », a-t-elle regretté. « Je comprends qu’il y ait eu récemment des mesures liées à un référendum sur la constitution, mais ces mesures ont tardé à venir et n’ont pas encore atteint l’objectif que les Guinéens se sont fixé », ajoute-t-elle.
Molly Phee a également souligné les difficultés rencontrées par la Cédéao face aux prises de pouvoir par les armes dans la sous-région, précisant que la communauté internationale avait tenté de faire pression sur les régimes militaires pour qu’ils rétablissent l’ordre constitutionnel et répondent aux attentes de leurs citoyens.
« Malgré les efforts déployés, cela reste un sujet de préoccupation, et nous devons continuer à y travailler », a-t-elle assuré, appelant à « continuer à promouvoir la justice, l’état de droit et l’utilisation équitable des ressources nationales au profit des pays, et non pour qu’elles finissent dans les poches de certains dirigeants ou soient extraites par d’autres gouvernements à l’étranger. »
Elle a également appelé à une collaboration renforcée entre les partenaires internationaux pour soutenir les processus de réformes en cours, tout en insistant sur le rôle crucial des Africains eux-mêmes dans la construction de gouvernances inclusives et responsables.
Par I.Sylla