Le fondateur du groupe de presse Lynx-Lance a été auditionné ce lundi, 19 août 2019, par les officiers de police judiciaire ( DPJ). Le doyen Diallo Souleymane qui répondait à une plainte « pour délit contre l’autorité publique », déposée contre le directeur de sa radio lynx fm, a été par la suite placé sous contrôle judiciaire, selon Azoka Bah, journaliste dans ce média.
Par ailleurs, la convocation de Abou Bakr, directeur général de la radio est aussi maintenue a ajouté notre confrère, dans un post sur son compte facebook, indiquant que les deux sont sommés de se présenter tous les mercredis et vendredis à 10h devant le Tribunal de Première Instance de Dixinn.
Leur convocation a été dénoncée par les journalistes et certains opposants qui qualifient l’acte d’une tentative de musèlement de la presse en Guinée
« Un journaliste n’a pas sa place dans une gendarmerie, dans un commissariat, dans la direction nationale de la police judiciaire. Ce sont des méthodes d’intimidation d’un autre âge », a fustigé le président de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI), Sanou Kerfalla Cissé.
Pour le chef de file de l’opposition, le régime d’Alpha Condé poursuit ‘’sa stratégie de terreur et d’intimidations des acteurs socio-politiques et des journalistes’’ qui s’opposent au projet d’une nouvelle constitution, qui permettrait à l’actuel chef de l’Etat de briguer un 3e mandat.
« Après Fonike Mangue, Koundouno, Faya Millimono, c’est le fondateur du groupe Lynx Souleymane Diallo qui vient d’être déféré. Je lui apporte mon soutien et condamne cette instrumentalisation de la justice pour museler la presse et faire taire les opposants au troisième mandat », a déclaré Cellou Dalein Diallo.
Cette plainte contre la radio lynx Fm intervient alors que plusieurs autres journalistes de la presse privée font face à des ennuis judiciaires.
La Guinée est classée 107e sur 180 pays au monde en matière de liberté de la presse, selon le classement 2019 fait par Reporters sans frontières (RSF).
Par Mariam Bâ