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Guinée : « tenir les législatives le 16 février c’est assurer le 3éme mandat»

En faisant une évaluation d’étape, force est de constater que le FNDC a réussi non seulement à mobiliser toutes les composantes de la société guinéenne, mais aussi, à alerter l’opinion africaine et internationale sur les risques de déstabilisation de la sous-région par le projet de 3ème mandat d’Alpha Condé. Concrètement, il est coincé. Toutes ses initiatives, notamment les consultations et la tenue des législatives le 28 décembre 2019 ont échouées. Il lui reste encore une dernière carte : les élections législatives du 16 février 2020.
Ne nous y trompons pas, tenir les élections législatives le 16 février 2020, c’est l’assurance du 3 ème mandat garantie pour lui. Les commissaires de la CENI issus de l’opposition se sont laissés embarquer dans cette aventure par Amadou Salif Kebe.

Il faut rappeler que la CEDEAO interdit toute modification constitutionnelle à six mois d’une élection présidentielle. La course à la montre est engagée pour Alpha Condé, car il doit boucler son projet au plus tard d’ici fin avril 2020, d’où sa précipitation à confirmer la date du 16 février 2020 en violation de l’article 62 de la loi organique portant code électoral.

Nous devons donc agir simultanément sur deux tableaux : maintenir la pression par les manifestations et engager une bataille judiciaire contre les actes pris par Alpha Condé et la CENI.
L’UFDG et l’UFR doivent saisir d’urgence la Cour Suprême conformément à l’article 113 de la Constitution.
Le décret de convocation des électeurs est illégal. Nous devons scruter tous les actes pris par la CENI pour vérifier s’ils sont légaux. J’en cite un : la révision des listes électorales conformément à l’article 17 de la loi organique portant code électoral. Aucune circonstance exceptionnelle ne plaide pour ne pas effectuer la révision des listes électorales du 1er octobre au 31 décembre 2019. Compte tenu des graves anomalies constatées dans le fichier électoral, notamment les 1,5 millions d’électeurs fictifs et les doublons, il est irresponsable de ramener les 90 jours réglementaires pour la révision des listes électorales à 26 jours ( du 21 novembre au 16 décembre 2019). La CENI doit respecter obligatoirement les délais légaux exigés par la loi électorale.

Certes, selon l’article 9 la loi organique sur la CENI, les commissaires ne doivent ni solliciter, ni recevoir d’instructions ou d’ordre de personne. Ils n’obéissent qu’à l’autorité de la loi.
C’est pourquoi, nous devons être intransigeants sur le respect de la loi par les commissaires de la CENI. C’est à la Cour Suprême de les obliger à respecter tous les délais légaux pour ne pas qu’ils bâclent comme d’habitude les élections. Mais, la Cour Suprême ne s’auto-saisie pas, c’est aux partis de porter les cas de violations de la loi devant elle.

Nous avons des juristes engagés comme Me Mohamed Traoré qui peuvent nous aider à préparer nos dossiers. Il revient, comme je l’ai dit, à l’UFDG et l’UFR d’agir rapidement. Si ces partis tergiversent, ça sera mettre à l’eau tous nos sacrifices pour empêcher le 3 ème mandat.
Par Alpha Saliou Wann

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