Un membre de la Coordination nationale de la lutte contre l’épidémie Ebola est accusé d’avoir subtilisé 529 millions de francs guinéens, soit environ 60 000 euros. Y a-t-il eu gestion illégale des fonds alloués par les organisations internationales pour vaincre le virus ? Ce lundi 13 juin, le procureur a requis dix-huit mois de prison ferme contre le principal accusé, membre de la Coordination nationale, et cinq ans de prison contre un employé du ministère de la Santé qui n’assistait pas au procès.
En octobre 2015, la Fédération des guérisseurs traditionnels porte plainte. Les tradi-praticiens affirment n’avoir jamais reçu la formation promise sur les dangers liés à l’épidémie Ebola.
Pourtant, le projet estimé à 529 millions de francs guinéens avait été validé et financé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une enquête, puis un procès pour acquisition d’avantages illicites s’ouvrent. C’est le premier et unique procès en Guinée questionnant la gestion des fonds liés à Ebola.
Le Coordinateur national de la lutte contre l’épidémie, le Dr Sakoba Keita, ainsi que son adjoint sont alors entendus comme témoins. « La procédure régulière de financement n’a pas été respectée et les 500 millions ont disparu », explique le procureur.
« Mais où sont les preuves ? », rétorque un avocat de la défense. « Aucun représentant de l’OMS n’a été entendu. Pourtant, c’est la seule institution capable de fournir les factures et justifier le financement », poursuit-il.
Selon plusieurs sources, l’institution internationale n’aurait pas reçu de citation à comparaître juridiquement recevable.
Par RFI