Les intimidations des opposants au troisième mandat pour le président Alpha Condé se multiplient, à la veille de la reprise des manifestations politiques. Alors que le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) se prépare à descendre dans les rues de Conakry ce 20 juillet, une plainte a été déposée contre le coordinateur des opérations de ce mouvement, Ibrahima Diallo, accusé de « trouble à l’Etat ».
Dans la journée d’hier vendredi, une unité lourdement armée a fait une descente musclée à son domicile dans la logique de le kidnapper à nouveau, selon le front, qui accuse le gouvernement guinéen de « continuer les actes d’intimidation des leaders du mouvement ».
Dans la même journée, des agents de la police se sont rendus au domicile de Ben Youssouf Keïta, ancien député de l’UFDG, le principal parti de l’opposition guinéenne.
N’ayant pas trouvé l’opposant sur les lieux, ils lui ont laissé une convocation à la Direction de la police judiciaire (DPJ) pour « trouble à l’Etat » aussi.
Ces séries de plaintes interviennent alors que le front national pour la défense de la Constitution appelle les guinéens à sortir dans les rues lundi prochain, pour réclamer « le départ » d’Alpha Condé au pouvoir, qu’il accuse de « parjure ». Mais cette manifestation est déjà interdite par les autorités guinéennes, qui invoquent la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus.
Ce vendredi, dans un communiqué, Amnesty International a dénoncé le harcèlement des opposants au régime d’Alpha Condé.
Selon l’ONG, « la détention arbitraire et le harcèlement judiciaire de militants traduisent la volonté des autorités d’étouffer les voix dissidentes en Guinée ».
Par Abdoulaye Diallo