Je viens de lire dans la presse que le premier ministre a convoqué tous les acteurs politiques impliqués dans le processus électoral et politique à une réunion le 14 juillet prochain à la primature.
Ma position est claire et ferme, nous ne pouvons pas continuer à être comme des jouets entre les mains d’un pouvoir qui ne respecte ni la Constitution, ni les accords politiques avec son opposition.
Je demande donc aux responsables des partis de l’opposition de ne pas répondre à cette invitation pour ne pas apparaître toujours comme les dindons de la farce.
Conformément aux articles 159 et 160 de notre Constitution, toutes les élections législatives et locales ainsi que les institutions républicaines devraient être mise en place au plus tard durant le premier trimestre de 2011. Alpha Condé a systématiquement bloqué l’application de la Constitution au point de remettre en cause l’ordre institutionnel.
Après trois ans de blocage et des manifestations avec leur cortège de morts, de blessés et de destructions de biens, ils sont parvenus sous l’égide de la communauté internationale à signer les accords du 3 juillet 2013 qu’Alpha Condé ne va pas respecter. Puis ce sont encore les conclusions de leur dialogue de juillet 2014 qu’il va rejeter. Et le dialogue ultime qui a abouti à l’accord du 20 août est resté lettre morte. Quel intérêt donc à perdre son temps avec Alpha Condé et lui faire gagner du temps ?
On n’a pas besoin d’une énième rencontre, il faut simplement qu’Alpha Condé applique strictement tous les points issus des accords du 3 juillet 2013 et du 20 août 2015. En réalité, il s’agit de respecter la Constitution et rien d’autre.
Maintenant, si les ambassadeurs des puissances, l’envoyé spécial de l’ONU se présentent de nouveau aux opposants, pour leur dire de participer encore à cette mascarade, ils doivent répondre simplement que c’est à Alpha Condé de respecter les accords dont ils sont cosignataires.
Cette CENI dans sa composition et son fonctionnement actuel ne reflète pas la loi organique qui l’a institué et l’Assemblée Nationale contrôlée par le RPG et sa mouvance a refusé de faire voter les lois nécessaires pour d’adapter le code électoral à la Constitution afin d’organiser les élections locales. Dans ces conditions nous sommes devant un blocage voulu par Alpha Condé qui ne veut pas que la Constitution s’applique. Il est dans sa logique de réforme constitutionnelle pour se donner un 3eme mandat comme son ami Sassou Nguesso du Congo.
Je demande donc à tous les leaders de l’opposition de ne pas légitimer sa démarche en participant à des rencontres qui n’apportent rien de bon pour notre pays.
La misère dans laquelle nous vivons en ce moment est dûe à l’entêtement d’Alpha Condé d’empêcher le jeu démocratique de se tenir librement. Les tensions politiques, l’absence de justice et l’insécurité galopante ne favorise pas un climat apaisé indispensable pour attirer les investissements nécessaires pour notre développement. Je ne parle pas de l’extraction de bauxite par les multinationales qui ont toutes les garanties pour exploiter leurs mines, mais plutôt des investissements qui améliorent le niveau de vie des Guinéens, de ces PME qui irriguent l’économie, créent des emplois et donnent une raison de vivre aux jeunes Guinéens. Il faut donner une légitimité populaire aux maires et conseillers communaux pour qu’ils puissent s’occuper des problèmes des populations à la base ainsi qu’à l’ensemble de nos institutions .
Alpha Condé est devenu l’obstacle majeur pour notre développement.
Je désavoue avec force toute participation à la farce qu’il veut nous convier le 14 juillet 2016. Il ne faut pas être naïf pour dire qu’on ne ferme pas la porte au dialogue. Nous avons la Constitution et la Cour Constitutionnelle pour l’interpréter et nous avons les accords politiques précédents, point besoin de nouvelles discussions, il est du devoir d’Alpha Condé d’ appliquer simplement nos lois.
Par Alpha Saliou Wann, président de l’Alliance des Forces Démocratiques