Les opposants au projet de troisième mandat réunis au sein du front national pour la défense de la Constitution (FNDC) sont de nouveau dans la rue à Conakry et dans certaines villes de l’intérieur, ce lundi 6 janvier 2020 pour la marche de « l’ultimatum ».
Mais si dans la capitale guinéenne tout se déroule normalement, à Kankan, fief électoral du RPG, le parti au pouvoir, le siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée, le principal parti d’opposition, a été saccagé et plusieurs boutiques appartenant à des sympathisants de cette formation politique pillées et des motos emportées.
Selon le gouvernement qui parle de trois boutiques pillées, ces attaques ont été menées par un groupe de syndicat, suite à la propagation de fausses rumeurs selon lesquelles, des passagers en provenance de Kankan sont débarqués de véhicules et frappés à Mamou.
« Sur instruction du préfet une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités. Déjà le commissariat central a procédé à des interpellations », a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
Réagissant à ces attaques, le chef de file de l’opposition et leaders de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo a accusé le chef de l’Etat d’avoir « instruit les militants de son parti de Kankan de détruire et saccager le siège de l’UFDG, des boutiques et des magasins appartenant à des personnes qui sont censées être de l’UFDG, alors que d’autres n’étaient même pas de l’UFDG ».
Dans la ville de Kamsar aussi, la manifestation a été vite dispersée par les forces de l’ordre qui auraient procédé à des arrestations.
La marche d’aujourd’hui, dite de « l’ultimatum » est la dernière pacifique selon les leaders du front qui préviennent qu’à partir du 13 janvier, le FNDC sera en phase de ‘’résistance’’.
Depuis le mois d’octobre dernier, le front national pour la défense de la Constitution, regroupant des partis politiques de l’opposition, des acteurs de la société civile, des artistes et avocats…, multiple les manifestations contre le projet de changement de la Constitution qui permettrait au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat à la tête du pays, alors que l’actuel loi fondamentale n’autorise que deux.
Prés de trente personnes ont été tuées dans ces manifestations contre ce projet. Projet que le chef de l’Etat veut soumettre à un référendum pour « départager » ceux qui sont pour et ceux qui sont contre dit-il. Reste donc à savoir s’il va aller jusqu’au bout, ou s’il sera freiner par le FNDC ?
Par Mariam Bâ