Quelques jours après le retrait de sept commissaires de la CENI (issus de leur rang) du processus électoral, l’opposition guinéenne a annoncé qu’elle n’ira pas aux législatives prévues en février prochain. Cellou Dalein Diallo et ses paires qui écartent l’idée d’un boycott du vote promettent tout simplement d’empêcher le scrutin.
« L’opposition politique s’est rendue compte que le pouvoir est entrain de préparer une mascarade électorale. Nous avons décidé que nous ne participerons pas à cette mascarade », a annoncé le chef de file de l’opposition au sortir d’une réunion d’urgence avec ses collègues ce lundi 23 décembre 2019, au QG de son parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
« Il ne s’agit pas de boycotter. Nous allons empêcher que ces élections aient liées tant que le fichier électoral ne reflète pas la vraie représentation de l’électorat guinéen », a poursuivi Cellou Dalein Diallo, estimant que les législatives sont inscrites dans le même agenda que le changement de Constitution voulu par le chef de l’Etat et son gouvernement, puisque le tout revient à favoriser un troisième mandat, dit-il.
Départ de Salif Kébé à la tête de la CENI…
Pour qu’elle participe aux élections législatives, l’opposition a fixé plusieurs exigences. Selon M. Dalein, il s’agit tout d’abord de l’installation des chefs de quartiers et districts. L’autre exigence, non de moindre, est le départ du président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), Amadou Salif Kébé. Un départ qui ne sera pas facile d’obtenir d’autant plus que le pouvoir est déterminé à aller au vote avec ou sans les opposants.
Cette crise, ajoutée à celle liée au projet de changement de la Constitution laissent présager un lendemain incertain en Guinée, pays qui a déjà du mal à cicatriser ses blessures dû aux violences politiques meurtrières depuis son indépendance à ce jour.
Par Alpha Abdoulaye Diallo