Le Système des Nations-Unies (SNU) en Guinée a exprimé son indignation suite au viol suivi du meurtre de Aicha Bah. Cette fillette de 8ans a été violée puis tuée le 14 novembre dernier avant que son corps ne soit jeté dans les toilettes d’une école franco-arabe où elle faisait la 4eme année, à Dondolykhouré, dans Kagbellen.
Pour le Système des Nations Unis en Guinée, ce drame poignant, qui survient à peine un an après la tragédie similaire ayant coûté la vie à Aissatou Tambassa, illustre de manière alarmante l’urgence d’une mobilisation collective pour éradiquer le viol et toutes les formes de violences sexuelles.
« Ces actes odieux, perpétrés dans des lieux censés être des sanctuaires de sécurité et d’éducation pour nos enfants, interpellent notre conscience collective et exigent des mesures concrètes et immédiates », indique le SNU dans un communiqué.
« Le Système des Nations Unies (SNU) exprime sa profonde compassion à la famille endeuillée, à leurs proches, ainsi qu’à l’ensemble du peuple guinéen, bouleversé par cette perte tragique et inacceptable. À l’approche des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre en ce mois de novembre, cette tragédie nous rappelle l’urgence de renforcer la prévention, de soutenir les victimes et survivantes, et de garantir un environnement où plus aucune fille ou femme ne sera exposée à de telles atrocités, en cohérence avec les Objectifs de Développement Durable (ODD 5), afin de bâtir une société plus juste et équitable », ajoute-t-on.
Prenant acte de l’enquête en cours, le SNU a rappelé les engagements internationaux pris par la Guinée, engagements qui doivent se traduire en actions concrètes pour prévenir ces crimes, protéger les victimes et punir fermement les auteurs, tout en renforçant les mécanismes de prévention et de protection, note le document.
« En ce jour, 20 novembre, marquant l’adoption par l’Assemblée de la Déclaration des droits de l’enfant [A/RES/1386(XIV)], en 1959, et de la Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989, l’Équipe Pays des Nations Unies en Guinée réitère son soutien au Gouvernement guinéen, et appelle à un sursaut national. Autorités, société civile et partenaires doivent unir leurs forces pour éradiquer les violences sexuelles et garantir qu’aucune femme, fille ou enfant ne soit à nouveau victime de telles atrocités en République de Guinée. »
Jeudi 14 novembre 2024, le corps de la petite Aicha Bah a été découvert dans les toilettes de son école. Elle aurait demandé permission pour aller se mettre à l’aise. Malheureusement son bourreau l’attendait. Elle a été violée puis tuée dans les toilettes, sans que personne n’intervienne. En larme son père témoigne.
« Je l’avais accompagné à l’école le matin. Après, j’ai continué mon chemin, pour me rendre à Madina. En cours de route, on m’a informé qu’un enfant a été tué là-bas. J’ai appelé en famille pour vérifier si ma fille est rentrée de l’école, on m’a fait savoir qu’elle n’était pas revenue. J’ai demandé à ce qu’ils (les membres) partent à l’école. À leur arrivée, ils n’ont pas eu accès au lieu du drame. J’ai donc rebroussé chemin pour constater les faits. Dès que je suis arrivé, je me suis rendu compte qu’il s’agissait bien de ma fille. Ce qui est clair, ma fille a été violée dans des toilettes, avant d’être tuée au même endroit. Elle est sortie de la classe pour se rendre aux toilettes, c’est là-bas on a abusé d’elle », raconte en sanglot Mamadou Saadigou Bah.
Une enquête a été ouverte pour retrouver l’auteur du crime.
Par Alpha Abdoulaye Diallo