L’accord du 8 août met-il un terme à la crise post-électorale en Guinée ? Opposition et pouvoir sont finalement parvenus à un accord dans la nuit de mercredi à jeudi qui pourrait mettre un terme à six mois de crise post-électorale et devrait ouvrir la voie à l’installation des élus locaux sur l’ensemble du territoire. Mais ce compromis ne satisfait pas tous les acteurs politiques guinéens.
Depuis les élections locales du 4 février dernier, l’opposition, qui conteste certains résultats promulgués par la CENI et validés par les tribunaux, a organisé des journées ville-morte et des manifestations qui ont coûté la vie à plusieurs personnes. Après six mois de contestations des résultats officiels, résultats entérinés par la justice et la CENI, l’opposition a fini par s’entendre avec la mouvance sur une « solution politique ».
Cuisine électorale
Par cet accord, arraché in extremis par une délégation du pouvoir à la veille d’une nouvelle manifestation, le pouvoir s’engage à se désister en faveur de l’opposition pour la mairie de Kindia qui, en contre partie fera de même à Dubreka. L’UFDG nommera les maires de 7 communes rurales et désignera les chefs de quartiers et de districts dans 26 localités, sans revendiquer de nouveaux sièges au conseil communal. Le résultat des urnes est en revanche conservé dans les 4 communes disputées de Conakry où les jeux d’alliances départageront les vainqueurs.
Mais cette solution en forme de compromis ne satisfait pas tous les acteurs politiques et pose plusieurs questions.
« Un mauvais accord, si on doit le qualifier ainsi, est mieux qu’une bonne bagarre », nous explique Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG-Arc-en-ciel (mouvance présidentielle).
Pour Ousmane Gaoual, député UFDG, c’est tout de même une « victoire du droit »: « des institutions habilitées avaient déjà annoncé des résultats mais ces résultats étaient basés sur une violation de la loi et c’est ce que nous avons contesté ! »
Grosses réserves de l’UFR de Sidya Touré
Alors le texte de l’accord met-il un terme à la crise post-électorale? « Oui » répond le RPG, « s’il est appliqué » dit l’UFDG.
« Absolument pas » tranche Sidya Touré. Le président de L’UFR n’avait pas été convié mercredi soir. « C’est un accord partial, de partage de résultats d’élections qui elles-mêmes n’étaient pas des élections transparentes. Ces deux partis nous ont habitués à signer des accords qui ne sont jamais respectés. Je pense que c’est du très court terme et que cela va rebondir sous peu…»
Plusieurs points restent en suspens notamment sur la « désignation » des conseils dans quartiers où les PV ont tous été perdus.
Par RFI