Près de deux mois après la chute d’Alpha Condé, renversé par un coup d’Etat militaire le 05 septembre dernier, les responsables de son parti, le RPG-arc-en-ciel, multiplient les actions pour non seulement réclamer sa libération, mais surtout tenter de faire renaitre le parti en vue de pendre part aux prochaines élections.
Ce mercredi 03 novembre, plusieurs caciques du défunt régime, dont les anciens ministres Damantang Albert Camara, Kiridi Bangoura, Ismaël Dioubaté, Ibrahima Kourouma, Papa Koly Kourouma, Alpha Ibrahima Keira, Bah Ousmane Bah, mais aussi Amadou Damaro Camara ou encore Saloum Cissé…, ont animé un point de presse au siège de leur parti. Objectif, réclamer la libération du président Alpha Condé, toujours aux mains de la junte et la remobilisation des militants, comme l’a souligné l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara lors de la conférence.
Mais même si ce dernier assure que le RPG-arc-en-ciel « est trop beaucoup pour être mis de côté » de la transition, il faut admettre que le parti traverse des dissensions à l’interne. L’absence de l’ancien premier ministre Kassory Fofana ou encore l’ancien ministre de la Défense, Mohamed Diané, a cette rencontre en est un révélateur des divisions qui minent l’ancien régime. Chose que Damaro Camara admet en personne.
« Il y a des charognards qui déjà s’acharnent sur l’héritage du professeur Alpha Condé en constituant des équipes, des candidatures pour les prochaines élections présidentielles », a-t-il fustigé lors de la rencontre.
Evoquant le cas de l’ancien ministre des Hydrocarbures, Diakaria Koulibaly, sur qui la question d’un journaliste au sujet de l’intention prêtée à ce dernier de prendre la tête du parti a provoqué un incident, au point que le journaliste a été sorti de la salle pour assurer « sa sécurité », Damaro lâche : « Si notre camarade Koulibaly veut être candidat, c’est très simple, qu’il vienne ! », preuve que la guerre de succession est bien lancée au RPG-arc-en-ciel. Reste donc à savoir si le parti lui survivra de ses querelles de succession ?
Par Alpha Abdoulaye Diallo