Des candidats ont échoués au Bac, parce qu’ils n’avaient tout simplement pas de téléphones où recevoir les sujets traités, via des groupes Whatsapp ou Messenger, lors de l’examen. Beaucoup des candidats échoués parce qu’ils n’avaient pas 5000 ou 10.000GNF à donner aux surveillants durant chaque épreuve. Cet argent étant le prix du silence des surveillants qui en réalité surveillent plus les délégués que les candidats. Des candidats ont échoué et échouent parce que tout simplement leurs parents n’ont pas les moyens de les envoyer dans les écoles privée, où les rumeurs sur l’achat des résultats des examens sont persistantes, plus persistantes que la qualité de la formation donnée.
D’année en année, l’école publique meurt au profil du privée, sans que cela n’émeut aucune autorité guinéenne (politique ou religieuse). Comme si ce mal ne suffisait pas, il faut payer pour connaitre son échec à travers une société téléphonique en connivence avec les responsables de l’éducation. Hier pour vérifier les résultats, des candidats ont témoigné avoir dépensé jusqu’à 10.000, ou plus, pour savoir qu’ils ont pour la plupart échoué. Jusqu’à quand ce cynisme doit-il continuer ?
Avec 25,36% le taux de réussite au BAC ; 35,08% au BEPC ; et 62,08%, il est urgent de repenser l’éducation guinéenne. Savoir que le faible taux de réussite aux examens n’est pas synonyme de la bonne santé de l’école guinéenne. Bien au contraire, il montre la faillite de notre système éducatif. Ça, il faut bien le comprendre. Comprendre que rehausser le niveau de l’éducation passe inéluctablement par le sérieux. Le sérieux des éducateurs et du gouvernement. Le sérieux des parents et des enfants. Pour l’avenir du pays, il faut tuer le cirque du laisser-faire et du laisser-aller dans l’école guinéenne.
Par Alpha A. Diallo