Un dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition s’est ouvert ce jeudi 22 septembre 2016, au palais du peuple. Ce dialogue que tout le monde attendait rude de par les positions diamétralement opposés entre les deux protagonistes, a plutôt débuté dans l’ambiance « bon enfant ». Trop facile. Sourire aux lèvres, le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, ne s’est pas empêché d’ailleurs de crier victoire. Des modalités d’application des points d’Accords du 20 août 2015, à la libération de personnes détenues à l’occasion des manifestations politiques, en passant par la mise en place de la Haute Cour de Justice et la mise en place de l’Organe de suivi de l’accord , « toutes nos propositions ont été acceptées », a-t-il clamé, à la fin de la première journée des débats.
Mais en feuilletant un peu les revendications des opposants, on s’aperçoit que la réalité est tout autre. Elle n’est reluisante qu’à une opposition « naïve ».
D’abord, la présidence du cadre de dialogue. Là, si l’opposition exigeait, il y’a quelques jours, une personnalité neutre et consensuelle assistée d’un représentant venant de chaque camp, finalement, le dialogue a été co-présidé par le ministre, Bourema Condé et le ministre secrétaire à la présidence, Kiridy Bangoura.
Ensuite, si après une plénière tenue mardi dernier, au QG de l’UFDG, (Union des Forces Démocratiques de Guinée), Aboubacar Sylla, avait déclaré à la presse que l’opposition Républicaine souhaite que le cadre de concertation soit structuré d’un coté, la « vraie opposition » et de l’autre la mouvance, l’UFR, le parti de Sidya Touré, Haut Représentant du Chef de l’Etat auquel il faisait allusion, a bel et bien participé au dialogue. « L’UFR est un parti qui compte. On ne peut pas organiser un dialogue inter guinéen inclusif sans l’inviter », voilà les mots d’excuses trouvés par monsieur Sylla.
Avec ces chambardements des opposants, le pouvoir ne peut que frotter les mains. Car, longtemps acculé par la crise politique et les revendications sociales, c’est l’occasion pour lui de respirer et de gagner du temps. Temps que le peuple devra payer sans doute cher. Tout ça par la faute des politiciens véreux !