Deux commissaires de la Haute autorité de la communication (HAC) ont été condamnés à 8 mois d’emprisonnement dont 7 assortis de sursis ce jeudi 20 juin 2024, par tribunal de première instance de Kaloum. Il s’agit de Djènè Diaby et Tawel Camara.
Les deux étaient poursuivis pour diffamation à l’égard du chef de la transition, le Général Mamadi Doumbouya.
En plus de cette peine, ils ont aussi été condamnés au paiement d’un million de francs Guinéens d’amende.
Après le verdict, leurs avocats ont annoncé qu’ils feront appel contre la décision du tribunal.
Pour rappel, Djènè Diaby et Tawel Camara ont fait scandale en expliquant le 12 juin lors d’une mission de sensibilisation visant à faire respecter l’éthique et la déontologie du métier, à Kankan, comment les licences des groupes privés FIM, Adafo et Djoma média, ont été retirées fin mai.
Dans leur allocution, ils ont reproché aux patrons d’avoir ignoré les avertissements de la HAC et de n’avoir pas mis en sourdine les critiques à l’encontre des autorités de la transition alors qu’ils avaient, selon eux, touché de l’argent de la présidence.
Djènè Diaby a dit n’avoir « aucune compassion » pour ces patrons de presse, selon un enregistrement de ses propos diffusé sur les réseaux sociaux. « Chacun d’entre eux, les patrons, ils ont eu de l’argent là-bas, à la présidence, chacun d’entre eux a signé », a-t-elle dit. Les deux commissaires ont décrit les membres de la junte comme indifférents à la légalité et capables de tout pour conserver le pouvoir, y compris « égorger » leur mère selon le mot de Djènè Diaby.
Après cette sortie, la HAC a suspendu les deux commissaires pour « faute lourde » le 13 juin. Les directeurs des groupes Hadafo Médias, Djoma Média et Fréquence Médias ont pour leur part décidé de porter plainte contre eux.
Durant leur procès, Djènè Diaby et Tawel Camara ont plaidé coupable, admettant qu’ils n’ont aucune preuve pour corroborer leur déclaration.
« Cela a été une erreur de langage. Nous présentons des excuses à tout le monde, à commencer par le premier magistrat, le chef de l’État, les patrons de presse et même les citoyens ».
Par Guinee28