Le président béninois Patrice Talon est annoncé à Conakry pour faire relancer l’excellent travail de médiation initié par la Cédéao. Sa mission est de transmettre le message -des chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région à son homologue le colonel Mamadi Doumbouya- articulé autour du « dialogue de haut niveau à favoriser » pour la finalisation du processus de la transition et pour l’organisation des consultations référendaires et électorales dans les délais mentionnés sur le calendrier validé en 2022. Pour le moment, la date de son arrivée n’est pas connue du grand public. Mais sa venue en Guinée est imminente.
Elle suscite par ailleurs des questions qui devraient être résolues avant l’atterrissage de son avion présidentiel à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry. Notamment celle relative à la marge de manœuvre dont dispose M. Talon pour faire avancer les pourparlers ici et régler définitivement les questions non résolues comme celles du retour des leaders politiques exilés et de la levée de l’interdiction de manifester – à l’origine de la tuerie et de l’emprisonnement de plusieurs activistes politiques et sociaux.
C’est effectivement là où son compatriote, l’ancien président Thomas Boni Yayi (désigné médiateur de la Cédéao dans la crise guinéenne) a été stoppé net dans son élan. Mais si l’attente de réponse a été longue pour M. Yayi, l’espoir placé par les décideurs de la Cédéao dans la mission Talon, est grand. A mon avis, il signifie que la Cédéao n’enlève point les ordures avec ses mains quand elle possède une houe pour le faire.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire