La crise dans le secteur de l’éducation va-t-elle emporter le premier ministre? Si pour le moment rien ne semble inquiéter Kassory Fofana, cinq mois après sa nomination, la colère commence à monter contre lui, y compris dans le camp présidentiel où son arrivée à la primature suscite encore de controverse.
Jeudi dernier, à Kaloum le centre administratif et des affaires du pays, un groupe de femmes qui manifestaient pour la reprise des cours dans les écoles, ont ouvertement réclamé son départ. Elles reprochent à Kassory Fofana son ‘’incapacité’’ à trouver une solution à la grève générale déclenchée par le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) qui paralyse l’enseignement depuis un mois.
Un peu plutôt dans la journée, des élèves et leurs parents étaient dans les rues de Kaloum pour aussi réclamer le retour des enseignants titulaires en classes. Munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire « nos enfants à l’école » « à bas Kassory Fofana », ils avaient été dispersés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogène.
Depuis sa nomination au poste de premier ministre, après la démission de Mamady Youla le 17 mai dernier, les crises et les tueries des manifestants se multiplient dans le pays.
Hier vendredi 02 novembre, l’opposition a enterré deux de leurs militants tués en début de semaine, en marge d’une marche interdite.
La semaine prochaine, elle prévoit de redescendre dans la rue pour exiger le respect des accords politiques.
Au même moment, les forces sociales de Guinée invitent la population à transformer les carrefours en salle des classes lundi avenir.
Face à ces multiples crises, auxquelles il faut ajouter l’augmentation du prix du carburant, certains partisans du pouvoir commencent à accuser Kassory Fofana de ‘’vouloir profiter pour se préparer à la présidentielle de 2020’’, laissant le RPG (le parti présidentiel auquel il a fondu sa formation politique) agonissant.
Pour les plus sceptiques parmi eux, son départ à la primature est une ‘’nécessité’’ pour sauver le RPG et soigner l’image du président Alpha Condé. Image qui se ternit du jour à jour avec la restriction de certaines libertés et la répression des mouvements de manifestations comme l’a souligné cette semaine, Amnesty International.
Par Alpha Abdoulaye Diallo