Après un séjour de deux jours à Conakry qui vise à « baisser » les tensions post-électorales en Guinée, la mission conjointe de la CEDEAO, de l’Union africaine et des Nations-Unies a demandé aux autorités guinéennes de lever le dispositif sécuritaire déployé autour du domicile de l’opposant Cellou Dalein Diallo.
« La mission a observé les dispositifs sécuritaires particuliers mis autour de la résidence du candidat de l’UFDG, M. Cellou Dalein Diallo ainsi que des locaux de son parti suite à sa déclaration sur les résultats de l’élection présidentielle. Elle exhorte les autorités guinéennes à lever ce dispositif dans la perspective d’un dialogue inclusif », a déclaré mardi Francis Béhanzin, Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO.
Regrettant les violences post-électorales qui ont fait au moins 21 morts en une semaine selon le gouvernement, une trentaine selon l’opposition, ces émissaires de la communauté internationale ont invité le gouvernement guinéen à ouvrir des enquêtes sur ces tueries.
Ils ont également demandé aux forces de défense et de sécurité de faire preuve de retenue et de professionnalisme dans la gestion des manifestations.
La commission électorale nationale indépendante ( ceni) a déclaré le président Alpha Condé, candidat pour un troisième mandat très contesté, vainqueur du scrutin présidentiel du 18 octobre, avec 59,49% des suffrages contre un peu plus de 33% des voix pour Cellou Dalein Diallo.
Mais ce dernier qui rejette les résultats s’est auto-proclamé victorieux de la présidentielle dès le lendemain du vote et compte déposer un recours à la Cour constitutionnelle, sans « se faire une illusion » dit-il.
Plusieurs autres candidats, dont Abdoul Kabélé Camara et Abbé Sylla, rejettent également les résultats de la ceni et disent ne pas reconnaitre Alpha Condé comme président.
Dans un rapport, le vice-président de commission électorale Bano Sow, a appelé à « la reprise » partielle ou totale du scrutin en raison d’un certain nombre d’anomalies dans la région de la Haute Guinée, réputée être un fief du pouvoir en place où certains taux de participation oscillent entre 98 et plus de 100%.
Ce mardi, l’Union européenne a aussi émis des sérieux doutes sur la sincérité des résultats du vote.
« Bien que le scrutin se soit déroulé dans le calme, des interrogations demeurent quant à la crédibilité du résultat, notamment en ce qui concerne la remontée des procès-verbaux et le décompte final des votes », a souligné l’UE dans une déclaration.
Par Alpha Abdoulaye Diallo