A quelques jours de la prise officielle du pouvoir d’Adama Barrow, les lignes bougent en Gambie, où le président Yahya Jammeh refuse de quitter le pouvoir malgré sa défaite à l’élection présidentielles.
Mardi, dans une déclaration télévisée, M. Jammeh a annoncé la nomination d’un médiateur général et le vote d’une loi d’amnistie pour décrisper la situation et trouver une issue pacifique à la crise qui secoue le pays depuis le 8 décembre dernier, date à laquelle il a remis en cause sa défaite du 1er décembre invoquant des fraudes.
En visite à Abidjan, le président du Bénin Patrice Talon a annoncé son intention d’assister à l’investiture du président élu de la Gambie Adama Barrow en compagnie du président ivoirien Alassane Ouattara.
« Nous nous sommes félicités des déclarations du président Yahya Jammeh, qui rassurent et qui montrent que nous sommes en train de sortir de la crise. Nous allons partir ensemble à Banjul le 19 et cette frayeur sera derrière nous », a déclaré M. Talon, apostrophant son homologue « N’est-ce pas M. le président? »
« Nous sommes en train de trouver les voies de convergence pour que dans cette petite crise qu’il y a en Gambie (…) on trouve une solution », avait-il estimé quelques instants auparavant.
Depuis ce revirement, le président sortant subit de nombreuse pressions extérieures, notamment de la Cédéao, de l’Union africaine (UA) et de l’ONU, pour quitter le pouvoir à la fin de son mandat, qui se termine le 19 janvier.
M.Jammeh a également dénoncé « des ingérences étrangères sans précédent » dans son pays.
Mardi, la Cour suprême a jugé impossible de statuer avant mai sur ses recours contre sa défaite électorale, le temps de recruter les magistrats manquants, et prôné par conséquent une solution négociée avec le président élu Adama Barrow.
Avec BBC