La Cédéao fait face au statu quo imposé par les régimes des colonels et leurs suppôts. Elle se bat comme elle peut pour circonscrire les risques de contagion kaki dans le reste de la sous-région. C’est pourquoi en prélude à la 64e session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement tenue ce 10 décembre à Abuja, la Cédéao a organisé la 51e session de son Conseil de médiation et de sécurité le 6 décembre 2023.
L’objectif était de mieux cerner et comprendre la situation des transitions politiques au Burkina, au Mali, et en Guinée. Ainsi que des multiples tentatives de déstabilisation des régimes fragiles issus de la vérité des urnes en Sierra Léone et en Guinée Bissau. Et comment éviter la chute des bourgeons de la démocratie électorale dans l’espace Cédéao pendant et après la présidentielle prévue ce mois de février au Sénégal et en décembre prochain au Ghana.
Une des choses évidentes que le rapport du Conseil ne mentionne pas est que le bloc régional a du pain sur la planche. Sa main tendue aux juntes militaires s’explique par le fait qu’elle a péché pour n’avoir pu reconstituer sa force anti-rébellion, Ecomog, qui aurait pu mettre fin au djihadisme dans les pays sahélo-sahéliens, porter le casque anti-putsch et assurer un environnement stable et sûr pour le respect du chronogramme de la transition dans les pays dirigés par les colonels Goita, Doumbouya et Traoré, et le Général Tiani.
Dans un tel contexte, il devient très difficile de se faire respecter si le lion Cédéaoen ne se dote pas d’une approche cohérente pour réduire la menace posée par les cervidés putschistes sur son territoire.
Par Alpha Abdoulaye, in Le Populaire